Un projet de loi veut obliger les multinationales du numérique à faire leur part et à participer au financement de la culture d’ici. Il a été déposé le 3 novembre par le ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault.

Il était temps, selon Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias à l’UQAM, qui estime qu’Ottawa arrive enfin au 21e siècle. Netflix et Spotify, notamment, seraient alors maintenant soumises à la réglementation canadienne. Cela permettrait d’aller chercher 830 millions de dollars d’ici 2023 pour soutenir la production cinématographique et musicale. Voilà qui est une très bonne nouvelle pour la culture. «On attend maintenant des mesures du même ordre pour soutenir l’information, qui souffre autant que le milieu culturel de la dématérialisation et de la diffusion numérique de ses contenus», souligne cependant Jean-Hugues Roy. Car les GAFA seuls (Google, Amazon, Facebook et Apple) ne régleront pas les problèmes financiers des médias. D’autres entreprises bénéficient des contenus journalistiques. Par exemple, pourquoi exclure de la négociation Twitter ou LinkedIn? se demande le professeur. «Ces réseaux sociaux génèrent aussi des revenus grâce à l’attention suscitée par des contenus d’information.» Même chose pour les fournisseurs d’accès Internet, qui font des milliards grâce à la vente de forfaits de données. «Le numérique est un gigantesque gâteau. Mais les créateurs qui en fournissent les ingrédients essentiels n’en reçoivent que des miettes et les médias ne peuvent plus attendre.»

L’industrie du cinéma aussi en arrache: elle se relevait à peine de la première vague de la pandémie de Covid-19 lorsqu’elle a été frappée par la deuxième. Les mesures sanitaires ont déjà fait perdre aux exploitants de salles des centaines de millions de dollars et des géants comme AMC, aux États-Unis, frôlent maintenant la faillite. Et ce, sans compter les reports de sorties de mégaproductions comme Dune ou Wonder Woman et la concurrence féroce livrée par les Netflix et autres plateformes. Assez de bouleversements pour que l’avenir du cinéma en salle soit compromis, écrit Tchéhouali Destiny, professeur de communication internationale à l’UQAM. «Personne ne peut prédire à quel moment les salles de cinéma vont pouvoir rouvrir de manière permanente. Si la crise sanitaire est une occasion pour l'écosystème du cinéma de se renouveler, il faudrait lui donner les moyens de survivre et de s’adapter à l’émergence de modèles d’affaires disruptifs.» Le cinéma n’est pas mort selon le professeur, mais de nombreux exploitants de salles ne survivront pas à la crise actuelle. 

Au moment d’écrire ces lignes, Joe Biden n’est pas encore officiellement président, mais il s’agit vraisemblablement d’heures, de jours avant que ça ne devienne réalité… Mais bon, il sera élu avec moins de trois points d’écart sur son rival Donald Trump, et non pas les huit, dix, voire 12 points à l’échelle nationale que prédisaient les sondeurs. La vague bleue n’a pas eu lieu. Comment expliquer ce nouvel échec de l’industrie du sondage?, demande W. Joseph Campbell, de l’American University School of Communication, et auteur d’un livre sur les défaillances des firmes de sondages. Outre d'évidents problèmes de méthodologie, écrit-il, l’industrie devrait faire preuve de beaucoup plus d’humilité…

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• Il l’avait annoncé, il le fait: Donald Trump a recours massivement aux tribunaux pour demeurer au pouvoir. Sarah John, de l’Université Flinders, explique les enjeux juridiques dans les États où des requêtes et injonctions ont été déposées. Conclusion: «Il est peu probable que la campagne Trump change le résultat de l’élection». Mais toute cette agitation pourrait cependant miner davantage la confiance dans le processus électoral — une stratégie que Donald Trump a employée tout au long de la course. Et continue de faire. 
• On connaît la politique étrangère de Donald Trump (bras de fer avec la Chine, flirt avec Kim Jong-Un, sympathie envers divers dirigeants autoritaires, abandon de l'Accord de Paris sur le climat, etc.) Que peut-on attendre de Joe Biden s’il devient président? Voici les grandes lignes de ce que pourrait être sa diplomatie. 

Bonne lecture !