Parler de génocides, de racisme, de religion ou de liberté d’expression en classe n’est pas facile pour les enseignants. Et ils doivent le faire puisque certains sujets sont prévus dans le programme de formation obligatoire tandis que d’autres «s’invitent» à l’école par l’intermédiaire des médias et des réseaux sociaux.

Dans une recherche en cours, l’équipe de Sivane Hirsh, de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQAT), a sondé les enseignants sur cette question des thèmes sensibles et comment en parler avec les élèves. «Nos recherches montrent que les enseignants se sentent souvent mal préparés à aborder ces événements», écrit-elle. Depuis l’horrible assassinat de l’enseignant français Samuel Paty - qui avait montré à ses élèves les caricatures de Mahomet - et la controverse entourant le mot en n utilisé par une professeure de l’Université d’Ottawa, plusieurs craignent d’enseigner certains thèmes de peur de subir de la violence ou des sanctions disciplinaires. L’enjeu est complexe, souligne l’auteure. «Ces thèmes touchent les valeurs et les représentations sociales des élèves, de leurs parents et des enseignants. Ils évoquent différentes manières de vivre ensemble et suscitent souvent des conflits de valeurs.»  L’auteure donne quelques pistes pour aider les enseignants à les aborder. «Il faut prendre le temps d’examiner les divers points de vue, dans un monde qui préfère souvent des certitudes. Les élèves doivent être invités à remettre en question leurs a priori à l’égard de la question et à éviter les raccourcis.»

Les dirigeantes, dit-on souvent, sont plus collaboratives, gèrent avec plus d’empathie, d’écoute et de compassion. En revanche, les hommes en position d’autorité seraient plus audacieux et déterminés. La recherche a souvent tenté de comprendre l’efficacité de ces deux formes de leadership. Par exemple, les chercheurs ont observé que les pays dirigés par des femmes obtenaient de meilleurs résultats dans la gestion de la pandémie. Mais pour Louise Champoux-Paillé, Anne-Marie Croteau et Steven H. Applebaum, de l’Université Concordia, ce n’est pas tant parce que ce sont des femmes qui les dirigent, mais parce que les sociétés qui les portent au pouvoir favorisent la parité dans tous les milieux. «On observe que le leadership fondé sur le commandement et le contrôle, qui fut le propre du pouvoir masculin, se complète par l’ajout d’autres qualités, comme l’empathie, la communication et la collaboration, qui témoignent de l’émergence de nouveaux leaders féminins», écrivent les auteurs. Il n’y aurait donc ni leadership féminin ni masculin, mais un seul leadership exempt des stéréotypes. Or les femmes ont encore du mal à faire valoir leurs qualités plus «masculines». «Lorsque les femmes affichent des caractéristiques telles que l’affirmation de soi, la ténacité et la compétitivité, elles sont encore considérées comme déviantes», écrivent les auteurs. Pour eux, il est plus que temps de revoir la définition du leadership pour la rendre plus multidimensionnelle. 

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  • De la géologie pour terminer: les mécanismes qui ont séparé en deux groupes les roches à la surface de la Terre peuvent également avoir créé l’environnement propice au développement de la vie, il y a 4,3 milliards d’années, explique Joshua Davies, de l’UQAM. L’époque où cette séparation s’est produite donne lieu à de grands débats, car en la connaissant, on pourrait déterminer quand notre planète est devenue habitable. «Notre étude a porté sur les plus anciens matériaux géologiques de la Terre. Nous avons comparé les cristaux de zircon des roches d’Acasta, dans le nord du Canada, et ceux de Jack Hills, en Australie, pour voir s’il est possible qu’ils se soient formés dans un environnement similaire.» Ça serait le cas. Et en démontrant que les conditions n’étaient pas si différentes de celles de la Terre contemporaine, on offre un éclairage intéressant du potentiel d’habitabilité de la Terre primitive, laissant croire que la vie a pu être présente très tôt dans l’histoire de notre planète.

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Des manifestations ont été organisées dans toute la France pour soutenir la liberté d'expression et pour rendre hommage à Samuel Paty, un professeur d'histoire qui a été décapité le 16 octobre 2020, près de Paris, après avoir discuté avec sa classe des caricatures du prophète Mahomet. AP Photo/Michel Euler

Comment enseigner des thèmes « sensibles » en classe ?

Sivane Hirsch, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

Le désir de secouer les élèves peu engagés amène parfois les enseignants à montrer des images choquantes, renforçant la sensibilité du thème. D’autres préfèrent simplement éviter cet enseignement.

La nouvelle vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, illustre un leadership fait autant de collaboration que d’affirmation de soi, de compassion que d’autodétermination. Shutterstock

Le mythe du leadership féminin

Louise Champoux-Paillé, Concordia University; Anne-Marie Croteau, Concordia University; Steven H. Appelbaum, Concordia University

Le leadership fondé sur le commandement et le contrôle se complète par l’ajout d’autres qualités, comme l’empathie, la compassion, la communication et la collaboration.

Le Half Dome en Californie est composé de granit, une roche avec une densité relativement faible. Shutterstock

Des comparaisons rocheuses entre le Canada et l’Australie offrent des indices sur l’origine de la vie

Joshua Davies, Université du Québec à Montréal (UQAM); Jesse Reimink, Penn State

La formation des premiers continents a fait l’objet de débats. L’analyse des zircons au Canada et en Australie suggère que ces processus historiques sont similaires aux mouvements tectoniques actuels.

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