L’armée russe commet de nombreuses atrocités en Ukraine, qui vont bien au-delà des règles -tacites et écrites- de la guerre. Parmi elles, les agressions sexuelles envers les femmes et les filles. Les témoignages affluent de partout dans le pays martyr, comme le rapporte Sandrine Ricci, de l’UQAM. «J'ai eu le cœur gros en l’apprenant, mais je n'ai malheureusement pas été surprise», écrit celle qui a produit un ouvrage sur les viols de Rwandaises, lors du génocide de 1994. En tant qu’armes de guerre, les violences sexuelles affectent physiquement et émotionnellement les femmes et démoralisent la nation tout entière. Ces violences, qui ne sont pas des «dérapages» individuels, mais bien une stratégie de guerre, ont récemment fait l’objet d’une reconnaissance juridique internationale comme crimes contre l’humanité, puis comme un acte de génocide, dans le cadre d’un procès du Tribunal pénal international concernant le Rwanda. «Mais son bilan décevant laisse craindre que les Ukrainiennes n’obtiendront pas davantage justice que les Rwandaises.» 

De son côté, Maria Silina, de l’UQAM elle aussi, explore l’activisme antiguerre des féministes en Russie. «Il a pris une importance vitale avec la guerre. Un certain nombre d’artistes se sont tournés vers la scène artistique clandestine et mènent une guérilla d’infiltration pour protester contre l’invasion russe en Ukraine», écrit-elle. Contrairement aux manifestations publiques, les actes de résistance quotidiens ne sont pas destinés à attirer l’attention des médias. «Au contraire, ces actions répétitives et publiques, menées principalement par des femmes, des personnes de genre non conforme ou des étudiant.es, sont conçues pour interpeller les citoyens ordinaires dans leur quotidien.» 

Le ministère fédéral des Pêches et des Océans a récemment pris la décision de suspendre la pêche commerciale au maquereau bleu et au hareng de printemps du sud du golfe du Saint-Laurent. Ces deux espèces, qui présentent un important intérêt commercial, sont également utilisées comme appât pour la pêche au homard et au crabe des neiges. Dominique Robert, de l’UQAR, et Pablo Brosset, de l’Institut Agro Rennes-Angers, en Bretagne, apportent un éclairage sur les causes justifiant cette fermeture et les conséquences probables sur l’industrie des pêches. Les chercheurs en écologie halieutique sont toutefois d’avis qu’il s’agit d’une bonne décision, «vu l’état précaire de la portion adulte et exploitable de ces populations, que l’on nomme le stock».

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• Comment analyser les résultats du premier tour de l’élection présidentielle française? L’historien Mathias Bernard de l’Université Clermont-Auvergne montre qu’ils confirment une certaine stabilité des rapports de force, avec un second tour annoncé entre Emmanuel Macron (27,6% des voix) et Marine Le Pen (23,4%). Cependant, cette élection dessine aussi une nouvelle configuration de la vie politique française autour de trois principaux pôles, Jean-Luc Mélenchon ayant recueilli plus de 20 % des suffrages : centriste et européen, identitaire et de gauche radicale. Cette drôle d’équation ne favorise pas la clarté pour le second tour, souligne Claude Patriat de l’Université de Bourgogne, qui anticipe un report des voix compliqué.

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