L’émergence du nouveau variant Omicron démontre une chose: il faut vacciner au plus vite la population de la planète. Oui, il y a un énorme problème d’équité dans la distribution des doses. Mais il y a aussi la réticence à la vaccination, un phénomène universel. Ainsi, l’Afrique du Sud, où les chercheurs ont détecté ce variant, on ne manque pas de vaccins. Le pays manque de gens à vacciner. Seulement 24% de la population a reçu deux doses.

Cette résistance n’est pas nouvelle. Elle était déjà considérée comme «un enjeu important» par l’OMS en 2011, soulignent les chercheurs Hossein Azarpanah, de l’Université Concordia, et Louise Pilote, de l’Université McGill, qui viennent de publier, avec deux autres chercheurs, un article dans la revue BMC Public Health qui examine cette crainte vaccinale. À l’aide de données multiples et après avoir examiné les préoccupations concernant les effets indésirables des vaccins, ils ont mis en évidence le rôle des biais cognitifs dans la prise de décision. «Les vaccins sont administrés à des personnes en bonne santé. Au moment de prendre des décisions concernant la vaccination, les gens peuvent percevoir un certain degré de risque, d’ambiguïté et d’incertitude quant aux résultats, ce qui peut favoriser l’intrusion de biais cognitifs dans le processus décisionnel.» Des biais qui les conduisent à refuser le vaccin.

Environ deux milliards de contenants de lait sont consommés chaque année au Canada. Et qui dit contenant, dit impact environnemental. Alors qu'est-ce qui est le plus polluant: les boîtes en carton, les sacs de lait, les bouteilles en verre ou les cruches en polyéthylène?, demande Mary-Ann White, de l’Université Dalhousie. Avec d’autres collègues chimistes et physiciens spécialisés en recherche sur les matériaux et le stockage de l’énergie, ils ont étudié le cycle de vie des contenants (fabrication, transport, utilisation et élimination). Et surprise, ce sont les sacs en plastique qui étaient l’option la plus écologique! «Le Canada a pour objectif d’interdire le plastique à usage unique d’ici 2030. Notre analyse suggère que le plastique reste la meilleure option pour avoir du lait avec peu de déchets.»

Les pourparlers diplomatiques avec l'Iran ont repris cette semaine pour tenter de sauver le pacte anti-nucléaire conclu en 2015. Téhéran fait preuve de fermeté, et les diplomates en action devront démontrer tout leur savoir-faire. Or, ce savoir-faire s’apprend, comme pour toute chose, explique Raoul Delcorde, ex-ambassadeur maintenant professeur à l'Université de Montréal. Il nous livre les secrets du parfait diplomate: la capacité de persuasion, la connaissance («on ne va pas dans des États comme l’Iran ou la Chine, où se superposent différentes strates de pouvoir, sans une bonne culture politique»), la maîtrise de l’expression orale, la capacité à se mettre à la place de l’autre et, le plus essentiel: la patience. «Il y a des négociations qui durent des mois, voire des années, avec une alternance de blocages et d’avancées.» L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien en est l’exemple le plus probant. «La diplomatie, à l’ère de la mondialisation, est plus utile que jamais. Son apprentissage n’en est que plus important.»

L’Éthiopie a bien besoin d’un blitz diplomatique! La guerre civile, qui dure depuis un an dans ce pays de la Corne de l’Afrique s’est intensifiée d’un cran depuis que le premier ministre Abiy Ahmed -prix Nobel de la paix en 2019! - a annoncé son intention de rejoindre lui-même le front pour mater les insurgés tigréens, qui menacent de s’emparer de la capitale, Addis Abeba. Le conflit aurait jusqu’ici fait plusieurs milliers de morts et deux millions de déplacés. Le Canada, tout comme d'autres pays, a exhorté ses ressortissants à quitter le pays au plus vite. Brendon Novel, doctorant en science politique à l’Université de Montréal, nous explique comment ce conflit au départ régional risque d’embraser une région déjà politiquement fragile et surtout, dégénérer en génocide.

À lire aussi:

• La candidature officielle à l’élection présidentielle française d’Éric Zemmour n’est pas passée inaperçue cette semaine: dire que le personnage est controversé est un euphémisme. Qualifié de raciste, misogyne, homophobe et islamobophobe, Zemmour n’en représente pas moins une certaine France. Alain Policar, de Sciences Po, nous explique ses dadas et ses obsessions, dont le «séparatisme civilisationnel», qui menacerait la France. 

À écouter:

• The Conversation France lance une série de quatre podcasts intitulée «Le numérique et nous». Dans le premier épisode, on s’intéresse à la maison connectée, ou comment notre rapport à notre téléphone intelligent et à notre tablette a changé notre environnement immédiat. 
• Comment se porte l'industrie pharmaceutique presque deux ans après l’apparition de la Covid-19?​ Dans cet épisode de «The Conversation Weekly», produit par TC UK, on examine où en étaient les entreprises pharmaceutiques avant l'arrivée de la pandémie et où elles en sont financièrement aujourd’hui. Et on parle des tensions actuelles entre les profits des pharmas et l'accès équitable aux vaccins.

Bonne écoute et bonne lecture !

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