Une baisse du nombre de cas, moins d'hospitalisations et de décès, un retour prochain à la vie normale… C’était le scénario rêvé à la fin de 2020 et au début de 2021, lorsque la vaccination a débuté un peu partout sur la planète. Or des variants plus contagieux et plus dangereux sont apparus et une véritable course contre la montre s'est enclenchée pour contrer leur progression. Un groupe d'experts de la commission Covid-19 de la revue The Lancet estime maintenant que les vaccins seuls ne suffiront pas. Il faut une stratégie mondiale de « suppression maximale » du virus pour freiner sa transmission. «Le danger est de voir apparaître des variants capables de surmonter l’immunité conférée par la vaccination ou une infection antérieure», écrivent les chercheurs. Ainsi, tout en accélérant la vaccination, il faudra maintenir de fortes mesures sanitaires. Selon ces experts, les pays riches devront aussi soutenir les mécanismes multilatéraux tels que COVAX, donner les vaccins excédentaires aux pays émergents et soutenir l’accélération de la production des vaccins. «Nous serons vraiment à l’abri de la Covid-19 quand toute la planète le sera.»

Les relations colombo-vénézuéliennes continuent de s’envenimer cette semaine. Des affrontements à la frontière entre les forces armées vénézuéliennes et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont fait 17 morts, dont huit soldats vénézuéliens. Dans la capitale colombienne, les tensions sont vives également. Le racisme envers les réfugiés vénézuéliens est de plus en plus présent. Pour Priscyll Anctil Avoine, de l'UQAM, et Mairene Tobón Ospino, de l'Université des Andes, la mairesse de Bogotá, Claudia López, a jeté de l’huile sur le feu récemment en affirmant qu'une «minorité de Vénézuéliens, violents, sont un facteur d’insécurité» au pays. Selon les chercheuses, la mairesse emploie un discours dangereux contre les Vénézuéliens afin de masquer l’incapacité institutionnelle à résoudre les problèmes de sécurité dans la capitale colombienne, qui sont surtout liés aux inégalités sociales. «En Colombie comme ailleurs, l’utilisation des minorités comme bouclier politique afin de contrer les perceptions citoyennes sur la détérioration de l’efficacité gouvernementale est monnaie courante.»

À lire aussi :

Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

La donne a changé et le déploiement mondial, même réussi, des vaccins actuels ne garantit plus la victoire. Daniel Cole/AP

Les vaccins ne suffiront pas contre les variants. Il faut une stratégie mondiale de « suppression maximale » du virus

Susan Michie, UCL; Chris Bullen, University of Auckland; Jeffrey V Lazarus, Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal); John N. Lavis, McMaster University; John Thwaites, Monash University; Liam Smith, Monash University; Salim Abdool Karim, Centre for the AIDS Program of Research in South Africa (CAPRISA); Yanis Ben Amor, Columbia University

Les variants ont changé la donne. Nous devons agir en conséquence pour éviter de nouvelles vagues d’infections, de nouvelles fermetures, restrictions, hospitalisations et décès évitables.

La mairesse de Bogotá, Claudia López, que l'on voit ici lors de sa cérémonie d'investiture le 1er janvier 2020, a alimenté les discours haineux envers les migrants vénézuéliens par ses déclarations récentes. Photo AP/Ivan Valencia

Comment la Colombie utilise la xénophobie comme bouclier politique

Priscyll Anctil Avoine, Université du Québec à Montréal (UQAM); Mairene Tobón Ospino, Universidad de los Andes

En Colombie comme ailleurs, l’utilisation des minorités comme bouclier politique afin de contrer les perceptions citoyennes sur la détérioration de l’efficacité gouvernementale est monnaie courante.

À lire sur The Conversation France

À lire en anglais sur The Conversation Canada