Toute relation doit être mutuellement bénéfique pour qu'elle dure. Dans celle qui unit Facebook aux médias canadiens, quels sont les bénéfices de chaque partie?, demande Jean-Hugues Roy, de l'École des médias de l’UQAM, qui livre une analyse qui dément certaines prétentions du géant américain quant à sa générosité.

Entre janvier 2018 et juin 2020, Facebook aurait engrangé des revenus entre 315 et 530 millions de dollars grâce aux contenus journalistiques d'ici, dont 81 millions des médias francophones. Facebook fait ainsi entre 35 et 58 fois plus d'argent avec les médias qu'il n'en verse à ces derniers, essentiellement grâce à la publicité vendue. «Il y a un abysse entre ce que les médias permettent à Facebook de générer comme revenus et ce que Facebook leur retourne, écrit Roy. Le monde journalistique réclame depuis des années un retour d'ascenseur du géant du web. En vain.» Forcer Facebook à partager ses revenus serait pourtant gagnant, estime Roy. Les médias auraient plus de ressources pour embaucher des journalistes. «Le gouvernement fédéral (et l'ensemble des Canadiens) gagnerait, aussi, car soutenir la production d'information est une façon concrète de combattre la désinformation.» Enfin, Facebook y gagnerait car les Canadiens auraient une sérieuse incitation à y rester abonnés, ayant «encore plus l’assurance d’y retrouver de l’information de qualité et d’intérêt public».

Trump et environnement, voilà deux mots que l’on n’associe pas spontanément, c’est le moins que l’on puisse dire! Pourtant l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), entré en vigueur en juillet, fait un pas en avant comparativement à son ancêtre, l’ALENA, en matière de normes environnementales. Comme le constate Brice Armel Simeu, chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’UQAM, «en inscrivant l’environnement comme un axe important de son programme politique, le gouvernement du Canada a ramené les normes environnementales à la table de discussion». Mais il y a plus. L’arrivée d’une majorité démocrate à la Chambre des représentants du Congrès américain, à l’issue des élections de mi-mandat de 2018, a moussé l’intérêt pour l’environnement dans le programme de renégociation. Résultat : un chapitre complet de l’ACEUM traite spécifiquement des enjeux environnementaux. À la différence de l’ALENA, le nouvel accord prévoit aussi des engagements visant l’amélioration de la qualité de l’air et la lutte contre les déchets marins. Il confère aussi plus d’autorité au Canada en matière de poursuites d’investisseurs  et reconnaît le rôle des communautés autochtones sur cette question. 

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, témoigne le 23 octobre dernier devant la Chambre des représentants, à Washington. Partout sur la planète, les élus se demandent comment mieux redistribuer les immenses revenus de Facebook. AP Photo/Andrew Harnik, File

Facebook s’enrichit grâce aux médias canadiens, mais donne peu en retour

Jean-Hugues Roy, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Au Canada, Facebook fait entre 35 et 58 fois plus d’argent avec les médias qu’il n’en verse à ces derniers.

Le Premier ministre Justin Trudeau, le président des États-Unis Donald Trump, et l'ex président du Mexique Enrique Pena Nieto ont signé le nouvel accord États-Unis-Mexique-Canada à Buenos Aires, en Argentine, le vendredi 30 novembre 2018. L'Accord, ratifié en avril 2020, est entré en vigueur en juillet dernier. Photo La Presse Canadienne

Libre-échange 2.0 : l’environnement est-il mieux protégé dans l’ACEUM ?

Brice Armel Simeu, Université du Québec à Montréal (UQAM)

L’Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique entré en vigueur en juillet 2020 accorde une plus grande place à l’environnement et donne une plus grande autorité au Canada en la matière.

Micrographie électronique à balayage d'une cellule (en vert - fausses couleurs) montrant des signes d’apopotose (mort cellulaire). Celle-ci a été infectée par le coronavirus SARS-CoV-2, dont on aperçoit des myriades de particules virales (en violet - fausses couleurs). National Institute of Allergy and Infectious Diseases, NIH

Que sait-on des mutations du SARS-CoV-2 et de leurs effets ?

Anne Goffard, Université de Lille

Les virus mutent à un rythme plus ou moins important. Ces modifications leur permettent parfois d'infecter de nouveaux êtres vivants, puis de s'y adapter. Que sait-on de celles du SARS-CoV-2 ?

En anglais sur The Conversation Canada