Compétence, caractère et charisme
Depuis longtemps, les études en communication persuasive ont montré qu’il y a au moins trois facteurs indispensables à l’efficacité des dirigeants : compétence, caractère et charisme. Ces trois éléments sont indispensables pour réussir à conduire les gens de là où ils sont à là où ils pourraient être.
Compétence - Il ne s’agit pas uniquement de compétence technique, comme être un bon avocat ou un bon technocrate. Il existe des personnes hautement qualifiées dans leur domaine qui ne réussissent pas quand elles sont placées en position de direction. Dans le domaine de la gestion, ce fait est connu comme « Principe de Peter », processus par lequel les personnes gravissent les échelons jusqu’à parvenir à leur niveau d’incompétence. L’expertise et l’expérience dans des domaines particuliers ne se traduisent pas toujours en bonne gestion ou bonne direction.
Pour bien diriger, il est indispensable d’avoir la capacité de savoir orienter résolument et efficacement des ressources vers les priorités et les buts choisis.
Caractère - La sagesse populaire veut qu’on choisisse les compétences professionnelles du candidat avant ses principes éthiques. Par exemple, des Européens de ma connaissance, par ailleurs raffinés et cultivés, ne parvenaient pas à comprendre pourquoi les Américains se sont tant échauffés à propos des indélicatesses sexuelles de Bill Clinton quand a éclaté au grand jour le scandale avec Monica Lewinski. Pour eux, il s’agissait de puritanisme sur la place publique, sujet qui devrait être relégué au domaine de la morale privée et non brandi comme signe de l’aptitude à exercer un rôle public.
Pourtant, l’idée que la vie privée et la vie publique de quelqu’un puissent être séparées est un mythe. La présidence de Clinton n’avait pas seulement été ternie, elle avait été altérée ; sa crédibilité de dirigeant avait plongé. Son intégrité, non seulement de mari, mais de chef d’État, avait été éclaboussée. Après tout, si quelqu’un est capable de mentir à sa propre femme, il est capable de mentir à la nation.
L’expérience montre que le comportement privé s’infiltre dans la conduite publique.
Plus important encore, le caractère d’une personne laisse présager comment elle se comportera le moment venu, lorsqu’elle sera élue ou nommée à un poste de responsabilité. Qui serait le plus à même de compromettre son intégrité face à des opportunités lucratives ? Qui possède un sens du bien et du mal suffisamment solide pour conserver son intégrité, en tenant ferme face aux puissants ?
Charisme - Il ne s’agit pas de « charme », comme on entend généralement ce terme, mais de la puissance pour émouvoir et persuader. Dérivé du sens grec de « rhétorique » telle que définie par Aristote, le charisme est la capacité à susciter le pathos, une connexion émotionnelle.
Comprendre et établir une connexion avec les membres de sa communauté est essentiel pour la transformation.
Les gens recherchent plus que la compétence, ils recherchent des dirigeants qui ressentent vraiment là où ils en sont.
Sans charisme, les dirigeants ne peuvent inspirer et faire appel aux énergies sociales pour les faire porter sur les buts désirés. Sans compétence, les dirigeants déçoivent. Sans caractère et charisme, même compétents, ils mènent à la catastrophe.
Quand nous réfléchissons aux candidats pour qui voter lors de nos élections nationales, mesurons-les à l’aune de ces trois points. Quand nous étudions les responsables de nos Églises, organisations et entreprises - comment se qualifient-ils (comment nous qualifions-nous) vis-à-vis de ces trois attributs ? C’est ce que nous étudierons plus à fond lors de notre prochaine Consultation régionale pour l’Asie.
Extrait d’un article du Dr Melba Maggay, présidente de Michée mondial. Voir ici l’article en entier. Les phrases en italiques ont été ajoutées par Sheryl Haw, Directrice internationale.
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