The Conversation

Malgré certaines avancées, l’égalité des chances dans le système éducatif québécois est encore bien loin d’être atteinte. C’est ce qu’on apprend dans le premier Bulletin de l’égalité des chances en éducation. Un des problèmes soulevés par les auteurs du rapport, dont Maude Roy-Vallières, de l’UQAM, qui signe cet article, est celui de l’école à trois vitesses, soit la segmentation des élèves entre les secteurs privé, public enrichi et public régulier. «C’est là où se creuse le fossé entre les groupes sociaux inégalement dotés sur les plans économique et culturel», écrit-elle. Les écarts de réussite débutent au primaire et se répercutent jusqu’aux admissions à l’université. Et pour changer les choses, il faut à tout le moins avoir un portrait juste, note l’auteure. «Pour le moment, nous ne possédons que des données partielles et incomplètes, ce qui empêche de mieux suivre l’impact des politiques éducatives sur la réussite scolaire des jeunes et des adultes.» 

Le castor est la seule espèce animale, autre que l’humain, qui est capable d’abattre un arbre. Ce gros rongeur à queue plate tient d’ailleurs, au sein de la forêt boréale, un rôle d’ingénieur d’écosystème. En construisant des barrages qui élèvent le niveau de l’eau, il crée de nouveaux habitats. Miguel Montoro Girona, Guillaume Grosbois et Mélanie Arsenault, chercheurs en écologie à l’UQAT, tentent de démystifier la dynamique d’occupation du territoire de cette espèce clé, mais plutôt méconnue, dans un contexte de gestion éthique et durable de la forêt. «Nous avons tout à gagner à approfondir nos connaissances sur ses stratégies de sélection d’habitat dans le but de nous permettre d’apprendre à coexister en harmonie avec lui», écrivent-ils.

Le temps chaud des derniers jours a fait grimper la fréquentation des plages au bord des lacs, rivières ou du fleuve, comme à Verdun, en attendant les piscines publiques… et des sauveteurs en action. Mais y en aura-t-il en nombre suffisant cet été? Les cours de natation ont stoppé durant la pandémie. Cela a aussi entraîné l’arrêt des cours de formation et de certification des sauveteurs. Les répercussions se font sentir, écrit Audrey R. Giles, de l’Université d’Ottawa. «Il y a beaucoup moins de personnes qui travaillent dans le secteur aquatique qu’avant la pandémie.» Or, la présence des sauveteurs est un gage de plus grande sécurité: «au Canada, moins d’un pour cent des noyades se produisent dans des endroits surveillés par des moniteurs de natation ou des sauveteurs».

Les jeunes filles ne vont pas bien. Problèmes de santé mentale et pensées suicidaires sont en hausse. Au banc des accusés, rapporte Alexe Bernier, de l’Université McMaster, la pression des réseaux sociaux, des normes de beauté irréalistes ou des lendemains difficiles de la pandémie de Covid-19. Mais il y a également une autre cause, dont on a moins conscience: «lorsqu’elles s’expriment, les jeunes filles ne sont pas écoutées ou prises au sérieux», écrit l’auteure. On a tendance à croire qu’elles traversent simplement une phase, ne racontent pas exactement ce qui s’est passé ou dramatisent. Or, le fait de discréditer la parole d’un groupe entier en raison de préjugés liés à leur identité est une injustice.»

À lire aussi:

  • Prévenir les infections urinaires en buvant du jus de canneberge, mythe ou réalité? La réponse est plus complexe qu’il n’y paraît, expliquent Jacqueline Stephens et Gabrielle Williams, épidémiologistes aux universités Flinders et de Sydney, respectivement. Leur récente analyse de preuves montre que la consommation de jus de canneberge, qui contient de fortes concentrations d’antioxydants, ou de suppléments, réduit le risque d’infections des voies urinaires à répétition chez certaines personnes, mais pas du tout chez d’autres. Et la liste est très précise!
  • Sédentarité, généralisation des transports motorisés, aliments ultra-transformés et caloriques, marketing alimentaire agressif… Notre environnement est devenu «obésogène». Pourtant, le préjugé selon lequel l’obésité est avant tout le fait d’un manque de volonté est tenace, constatent des chercheurs français, qui dénoncent la stigmatisation des personnes en surpoids. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Des élèves d'une classe d'immersion en français, en janvier 2023, à Montréal. L'école québécoise a un problème d'égalité des chances, et son système à trois vitesse y est pour quelque chose. La Presse canadienne/Ryan Remiorz

L’école québécoise n’offre pas la même égalité des chances et cela est inquiétant

Maude Roy-Vallières, Université du Québec à Montréal (UQAM); Claude Lessard, Université de Montréal; Pierre Doray, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Malgré certaines avancées, l’égalité des chances dans le système éducatif québécois est encore bien loin d’être atteinte. Un des problèmes : le système à trois vitesses.

Le castor vit à l’intersection du milieu aquatique et forestier, ce qui multiplie les interactions entre ces deux écosystèmes. (Shutterstock)

Le castor, cet ingénieur méconnu de la forêt boréale

Miguel Montoro Girona, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT); Guillaume Grosbois, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT); Mélanie Arsenault, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)

Le castor est un important ingénieur d’écosystème en forêt boréale, mais sa dynamique d’occupation du territoire et son patron d’utilisation des huttes restent encore méconnus.

La fermeture des piscines au début de la pandémie de Covid-19 a privé des millions de personnes au Canada de cours de natation. (Shutterstock)

Moins de cours de natation et pénurie de sauveteurs : les risques liés à la baignade pourraient augmenter cet été

Audrey R. Giles, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Sofia Pantano, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Umerdad Khudadad, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Les cours de natation ont été suspendus et les piscines fermées durant la pandémie. À cela s’ajoute une pénurie de maîtres-nageurs, ce qui rendra les activités aquatiques plus risquées cet été.

Si l’on souhaite améliorer la vie des filles au Canada et ailleurs dans le monde, il faut d’abord réfléchir aux raisons pour lesquelles on a tendance à rejeter et à invalider leurs préoccupations. (Shutterstock)

Crise chez les jeunes filles – on doit prendre leur santé mentale au sérieux

Alexe Bernier, McMaster University

La santé mentale des jeunes filles est précaire. Normes de beauté irréalistes et pression des médiaux sociaux sont en cause, mais aussi, le fait qu’elles ne sont écoutées ou prises au sérieux.

Les Premières Nations d’Amérique du Nord connaissent depuis longtemps les bienfaits de la consommation de canneberges, notamment en ce qui concerne les problèmes de vessie. (Shutterstock)

Le jus de canneberge peut prévenir les infections urinaires récurrentes, mais pas pour tous

Jacqueline Stephens, Flinders University; Gabrielle Williams, University of Sydney

Une nouvelle étude montre que la consommation de produits à base de canneberge réduit le risque d’infections urinaires à répétition chez les femmes, les enfants et les personnes qui y sont plus sensibles en raison d’interventions médicales.

À lire sur The Conversation France

  • Obésité et « manque de volonté » : les préjugés négatifs ont la vie dure

    Alice Bellicha, Université Sorbonne Paris Nord; Chantal Julia, Université Sorbonne Paris Nord; Jean-Michel Oppert, Sorbonne Université; Mathilde Touvier, Inserm

    Les personnes en surpoids sont souvent soupçonnées de « manquer de volonté », et stigmatisées en conséquence. Pourtant, il est établi que la prise de poids n’est pas qu’une affaire de choix personnel.

À lire en anglais sur The Conversation Canada

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