Dès le premier débat présidentiel, en octobre, Joe Biden a montré ses couleurs : une fois élu, il va s’engager sur la voie de la transition énergétique et réduire à néant les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050. Certes, le président maintenant élu aura de l’opposition, mais son plan est sérieux et sa «révolution verte» aura des répercussions au Canada, écrit Robert O'Brien, professeur de sciences politiques à l’Université McMaster. Le pipeline Keystone XL en est un bon exemple. Approuvé par Donald Trump au début de 2020, il passera à la trappe. Joe Biden a déclaré qu'il allait annuler son autorisation, déclarant que les États-Unis n'ont pas besoin de pétrole brut. «Politiquement, c'est un geste relativement inoffensif et qui permet à Joe Biden de redorer le blason des États-Unis en matière de changements climatiques.» Le plan Biden forcera le Canada à aborder plus sérieusement sa propre gestion de la transition énergétique. «L'industrie canadienne peut s'attendre à une plus grande concurrence de la part d'entreprises américaines qui vont innover en matière de changements climatiques et de produits écoénergétiques.» 

Le froid s’installe après un fabuleux été des Indiens et avec lui, la question que tous se posent: le coronavirus se propage-t-il plus facilement par temps froid? Les courbes tendent à le démontrer: les cas de Covid-19 ont diminué durant l’été, au point de quasi disparaître, pour remonter fortement sitôt le retour de l’automne. Le froid est donc en cause, mais pour d’autres raisons que celles souvent évoquées, écrit Sarah Pitt, professeure de microbiologie à l’Université Brighton. S’il est vrai que l’on contracte plus souvent le rhume ou la grippe en hiver parce qu’on se regroupe plus souvent à l’intérieur, la recherche montre que les virus eux-mêmes sont plus vigoureux quand le mercure descend. «Des expériences en laboratoire avec des coronavirus ont montré qu’ils survivent mal sur les surfaces lorsque la température et l’humidité relative sont élevées, mais qu’ils pourraient survivre plus d’un mois à des températures de réfrigération combinées à une faible humidité relative.» Voilà qui pourrait aussi expliquer les nombreux de cas de Covid recensés dans des usines d’emballage de viande.

Séismes, tsunamis, guerres civiles… Chaque crise humanitaire permet aux organismes d’aide d’améliorer leurs interventions sur le terrain. La crise de la Covid-19, qui frappe la planète entière, ne fait pas exception, constate Diane Alalouf-Hall, doctorante en sociologie à L’UQAM. Le métier de travailleur humanitaire a beaucoup évolué depuis la Seconde Guerre mondiale, écrit-elle.  La pandémie a provoqué un choc important. Elle a forcé la décentralisation et accentué le développement de formes d’action humanitaire plus locales. Plus de 1400 personnes ont été licenciées chez Oxfam International en raison de pertes financières. Les organismes locaux ont dû prendre le relais rapidement. «Placés de facto en première ligne, ils ont été des acteurs de proximité indispensables aux communautés.» 

À lire aussi: 

  • Les routes tuent des millions d’animaux sauvages, entraînant le recul de certaines populations locales. Les clôtures fauniques posées le long d’une route réduisent les accidents, «mais il n’est pas réaliste de clôturer un réseau routier au complet», écrit Jochen A.G. Jaeger, de l’Université Concordia. Il a élaboré, en compagnie d’un groupe de chercheurs internationaux, un plan pour recenser les tronçons de route les plus urgents à clôturer en raison de leur dangerosité, dont la route qui passe à travers la réserve faunique des Laurentides et longe le parc national de la Jacques-Cartier. «Il a été démontré que les clôtures sont un moyen efficace et réaliste de réduire la mortalité faunique sur les routes. Les automobilistes profitent eux aussi des effets bénéfiques des clôtures sur la sécurité routière.» 
  • Il y a 5 ans, Paris était le théâtre d’attaques sanglantes, dans ses rues, sur ses terrasses, au Stade de France mais surtout, en plein concert au Bataclan. Au lendemain de ces attentats, les plus sanglants commis dans ce pays, qui ont fait 130 morts, un projet de recherche transdisciplinaire sur les mémoires traumatiques des victimes a démarré. Une des ambitions du programme 13-Novembre est d’élucider les mécanismes de la résilience: pourquoi certains développent-ils un trouble de stress post-traumatique, et d’autres pas? Quels sont les mécanismes cérébraux impliqués? Francis Eustache, de l’Université de Caen, présente les premiers résultats de ce projet. 
  • Aujourd’hui, les attaques terroristes se poursuivent, à travers des actes isolés le plus souvent. Laurène Renault, de l’Université de Cergy, a analysé des centaines de discussions de djihadistes francophones, très actifs sur les réseaux sociaux. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Joe Biden s'exprime en conférence de presse au sujet des changements climatiques et des feux de forêt qui affectent l'Ouest américain, le 14 septembre 2020 au Delaware. AP Photo/Patrick Semansky

Ce que le plan climat de Joe Biden signifie pour le Canada

Robert O'Brien, McMaster University

Joe Biden a pris des engagements fermes en matière de changements climatiques, ce qui ne semble pas lui avoir nui dans certains États clés. Voici ce que cela signifie pour le Canada.

Il est plus fréquent de se déplacer en autobus ou en train pour se rendre au travail lorsque le temps est froid et humide. La proximité avec d'autres passagers pourrait faciliter la transmission du virus. Shutterstock

Le coronavirus se propage-t-il plus facilement par temps froid? Voici ce qu’en dit la science

Sarah Pitt, University of Brighton

Le temps hivernal nous incite à nous rassembler à l’intérieur, mais il semble que l’air froid et sec contribue également à la propagation des virus respiratoires.

Des bénévoles distribuent les denrées de la banque alimentaire de Lagos, à Ikotun, au Nigeria, le 7 juin 2020. Shutterstock

La Covid-19 force à décentraliser l’action humanitaire

Diane Alalouf-Hall, Université du Québec à Montréal (UQAM)

La pandémie de Covid-19 favorise le déploiement de l’aide humanitaire locale en raison du retrait d’une partie du personnel humanitaire provenant des grandes ONG internationales.

Vos clôtures sont-elles trop courtes ? Les organismes de transport peuvent décider de clôturer les trois zones dangereuses recensées à l’échelle de 200 mètres (à gauche) ou celle recensée à l’échelle de 1 000 mètres (à droite), mais la clôture la plus longue dans l’analyse à 1 000 mètres donne clairement de meilleurs résultats dans cet exemple.

Des millions d’animaux se font tuer sur les routes. Voici comment stopper l’hécatombe

Jochen A.G. Jaeger, Concordia University; Ariel Spanowicz, Swiss Federal Institute of Technology Zurich; Fernanda Zimmermann Teixeira, Universidade Federal do Rio Grande do Sul

Les routes et le trafic entraînent une mortalité massive des animaux sauvages dans le monde entier et le réseau routier est en pleine expansion. Est-il possible de mettre un terme à cette hécatombe ?

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