Que faire des chiens errants ? En Turquie comme ailleurs, une question politiqueEn Turquie, une loi « anti chiens errants » adoptée à l'été 2024 suscite la controverse. Elle systématise leur capture, mais faute d'infrastructures pour les héberger, elle aboutit dans la plupart des cas à des euthanasies. Dans ce pays qui a pourtant une longue tradition de coexistence pacifique avec ses chiens, voilà qui fait écho à un traumatisme de plus d'un siècle : celui de « l'île Maudite ». En 1910, plus de 80 000 chiens avaient ainsi été exilés sur une île déserte au large d'Istanbul, promis à une mort certaine. Plutôt que de répéter les erreurs du passé, il existerait d'autres voies : la stérilisation et surtout faciliter l'adoption. En Turquie, il existe par exemple des lois qui interdisent de détenir un animal en copropriété. Gardons-nous de croire que ces questions ne nous concernent pas. Au XIXe siècle, bien avant les barbaries nazies, un Britannique a ainsi mis au point une chambre à gaz pour chiens. Cette « solution » a été déployée par la SPA et ses équivalentes pour se débarrasser des animaux des rues au Royaume-Uni, aux États-Unis, et même en France. Ironiquement, elle avait aussi été envisagée à Istanbul en 1910... mais jugée trop coûteuse. Autres temps, autres mœurs ? En France, la protection animale est entrée dans le droit en 1959. Aujourd'hui, il leur reconnaît une sensibilité, tout en les considérant comme des « choses » plutôt que comme ayant une personnalité juridique à part entière. Un débat qui persiste aujourd'hui. Bonne lecture ! Sarah Sermondadaz - Cheffe de rubrique Environnement + Énergie 📩 On vous a transféré cette newsletter ? Abonnez-vous gratuitement ici « Permis de tuer » ou sécurité publique ? En Turquie, une loi controversée sur les chiens errantspar Bernur Açıkgöz (Université Katip Celebi) et Marc Willinger (Université de Montpellier)Sarah Sermondadaz, cheffe de rubrique Environnement + Énergie Ingénieure de formation, journaliste scientifique par vocation. Elle a notamment travaillé pour Sciences et Avenir, puis pour le jeune média suisse Heidi.news, dont elle a été rédactrice en chef adjointe. Elle a également donné des cours à l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel et à l'ESJ de Lille. Elle est diplômée de l'INSA de Lyon, de l'ESJ de Lille, et a un MBA en administration des entreprises de l'IAE de Paris. Gabrielle Maréchaux, journaliste-éditrice rubrique Environnement + Énergie Gabrielle a rejoint The Conversation en juin 2023. Normalienne agrégée de Lettres Modernes, elle s’oriente rapidement vers le journalisme. Avant de rejoindre le pôle Environnement de The Conversation France, Gabrielle a couvert l’actualité d’Asie du Sud Est pour Courrier international, RFI, Radio France et Libération. Installée un temps en Malaisie, elle s’y spécialise dans la couverture des nombreux fléaux liés au dérèglement climatique. |