Les infirmières ont été nombreuses à souligner que les primes offertes par le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour les inciter à réintégrer le système public, ne touchait pas au cœur du problème: le temps supplémentaire obligatoire. Or, si cette façon de faire est devenue la norme dans notre système de santé, c'est en raison d'une mauvaise gestion, certes, mais aussi d'un fléau : l'absentéisme. Les collègues qui ne rentrent pas travailler, à quelques heures d'avis.

«Les absences de courte durée, fréquentes et imprévisibles, font en sorte que les soignantes qui se présentent au travail ne savent pas, au quotidien, combien elles seront à travailler, quelles seront les compétences de leurs collègues et si elles pourront réussir à bien faire ce qu’elles ont à faire», écrivent Sylvie St-Onge, de HEC Montréal et Claude Roussillon Soyer, de l'ENSFEA, en France. Avec d'autres chercheurs, elles ont interviewé des infirmières et des préposées aux bénéficiaires qui travaillent dans l'équivalent de nos CHSLD, en France. Leurs réponses sont universelles : cet absentéisme leur sape le moral, nuit à leur travail et aux soins qu'elles apportent, à leur motivation, à l'esprit d'équipe, à leur sentiment de compétence. Les chercheurs mettent en lumière la nécessité d’adopter différentes actions au sein des établissements de santé. «Ils doivent mettre en avant une gestion bienveillante répondant davantage aux besoins psychologiques fondamentaux des soignantes.» On est loin des primes du gouvernement Legault.

La Chambre des communes comptera plus de députées que jamais. Mais la proportion de femmes élues ne dépasse pas le tiers de la députation, notent Anne-Marie Pilote, de l'UQAM, et Mireille Lalancette, de l'UQTR, et n'augmente que très lentement. Le Canada est au 58e rang du classement mondial du pourcentage de femmes dans les parlements nationaux. «La zone paritaire se situe entre 40 et 60%. Le Canada ne l’a encore jamais atteinte.» Pour améliorer les choses, les femmes doivent se faire offrir par les partis politiques des circonscriptions «prenables», car «encore faut-il que les femmes soient élues». D’ici l’atteinte de la parité, Justin Trudeau devrait présenter un cabinet paritaire, comme en 2015 et en 2019, croient les auteures. «Ces femmes serviront de modèles pour les suivantes et viendront donner espoir à toutes et à tous de se trouver dans un monde politique qui reflète mieux la composition de la société.»

Pour cette première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, que le pays a souligné jeudi, nous vous invitons à lire, ou relire, deux articles sur la question autochtone: d’abord, Jérôme Gosselin-Tapp, de l’Université d’Ottawa, se demande pourquoi, en 2021, Québec ne parvient toujours pas à s’associer aux nations autochtones dans leur quête d’autodétermination à l’intérieur du Canada. Puis Daniel Heath Justice, de l’Université de la Colombie-Britannique, nous explique comment confronter les négationnistes des pensionnats pour autochtones.

À lire aussi:

  • La pandémie a précipité les gens à s'interroger sur la nature, le sens et la finalité de leur travail, et son incidence sur leur qualité de vie. «Où et comment le travail s’insère dans nos vies et quel devrait être notre objectif?», demande la psychologue Lis Ku, de l'Université de Montfort. Elle aborde les différences entre le bonheur eudémonique, que nous procure le sentiment de réaliser notre plein potentiel, le bonheur hédonique, stimulé par les vacances et les loisirs, et le bonheur expérientiel, qui forme la troisième composante d’une «bonne vie». «La clé du bien-être durable consiste peut-être à déterminer quel mode de vie nous convient le mieux. Au lieu d’opposer le travail à la vie personnelle, le véritable équilibre à trouver après la pandémie est celui de choisir parmi ces trois sources de bonheur.»

À écouter:

  • La saison 2 du podcast «Don’t Call Me Resilient», produit par TC Canada, est lancée. Il y est question encore une fois du racisme systémique et de la manière dont il teinte notre vie quotidienne. Plusieurs sujets seront abordés, de la crise climatique, à l'impact de la collecte de données sur les communautés marginalisées, en passant par le pouvoir de la narration.
  • Le nouvel épisode du podcast de TC France, les «Mots de la science», est consacré au «T comme transgenre». Le sociologue Emmanuel Beaubatie, de Sciences Po, s’intéresse aux parcours de personnes trans, à leur diversité, mais aussi à la «non binarité» ou comment les frontières de genre sont en train de bouger.
  • De son côté, le plus récent podcast produit par TC UK, «The Conversation Weekly», s’attarde aux élections en Allemagne et aux négociations de coalition en cours pour déterminer la composition du prochain gouvernement. On ne sait toujours pas qui succédera à Angela Merkel. Aussi, un chercheur explique les bienfaits des saunas et des bains chauds sur la santé, en particulier après l'exercice physique.

Bonne écoute et bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

shutterstock. Shutterstock

Ce qui démotive le plus le personnel en santé : l’absentéisme de leurs collègues

Sylvie St-Onge, HEC Montréal; Claude Roussillon Soyer, École Nationale Supérieure de Formation de l’Enseignement Agricole (ENSFEA); Jacques Igalens, Université Toulouse 1 Capitole

Une enquête auprès du personnel soignant révèle que les absences répétées et soudaines de leurs collègues représentent leur plus grand irritant et que cela compromet la qualité des soins.

Deux femmes importantes dans le gouvernement Trudeau, les ministres Mélanie Joly et Chrystia Freeland, assistent à une conférence le 17 avril. Les femmes sont loin d'avoir atteint la parité au Parlement canadien. La Presse canadienne/Adrian Wyld

Malgré un nombre record de femmes élues, le Canada est loin de la parité

Anne-Marie Pilote, Université du Québec à Montréal (UQAM); Mireille Lalancette, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

Le Canada est au 58ᵉ rang du classement mondial du pourcentage de femmes dans les parlements nationaux. Il reste donc bien du chemin à parcourir avant d’atteindre la parité.

L'équilibre entre vie professionnelle et personnelle n'est pas un problème nouveau dans notre société. Mais la pandémie a accru les questionnements sur la nature, le sens et la finalité du travail. Shutterstock

Équilibre travail-vie personnelle : vous pourriez être surpris de savoir ce qui fait vraiment notre bonheur

Lis Ku, De Montfort University

L’équilibre entre vie professionnelle et personnelle n’est pas un problème nouveau dans notre société. Mais la pandémie a accru les questionnements sur la nature, le sens et la finalité du travail.

À écouter

À lire en anglais sur The Conversation Canada

 

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