La COP26 s’est terminée hier, avec quelques nouvelles encourageantes, dont l’engagement de plus d’une centaine de pays -dont le Canada, à mettre fin à la déforestation d’ici 2030. 

Ce n’est pas la première promesse du genre, rappellent Olivier Sonnetag, de l’Université de Montréal et Jennifer Baltzer, de l’Université Wilfrid-Laurier : lors d’un sommet des Nations unies en 2014, plusieurs de ces mêmes pays ont convenu de mettre fin à la déforestation d’ici 2030. «La disparition des forêts a au contraire augmenté de plus de 40% depuis l’accord.» Les engagements actuels de la COP26 sont toutefois moins ambitieux, notent-ils: l’exploitation et le déboisement peuvent se poursuivre à la condition que la reforestation (replantation d’arbres) suive le rythme. «Cette approche part du principe fallacieux que les nouvelles forêts jouent le même rôle que les anciennes.» Par ailleurs, le Canada a encore du pain sur la planche s’il souhaite réaliser ce nouvel engagement, et éviter de se retrouver dans une situation où ses forêts continuent de disparaître. «Le Canada doit trouver un moyen de protéger ses forêts naturelles, poursuivre le reboisement et accorder la priorité à la protection de ses forêts primaires intactes si l’on veut s’assurer que cet engagement ait un impact significatif.»

Cinq des dix plus grandes villes québécoises ont élu une mairesse, dimanche dernier. Ce changement notable survient alors qu’on observe aussi, dans le milieu des affaires, qu’une nouvelle forme de leadership, plus féminin, a émergé durant la crise de la Covid-19, écrit Louise Champoux-Paillé, de l’Université Concordia, qui observe, depuis 40 ans, la diversité au sein des entreprises canadiennes. S’appuyant sur une étude réalisée auprès d’entreprises au cours de la dernière année de la pandémie, elle constate que le leadership dit «féminin» a su s’exprimer, mais elle craint que le retour à la normale ne confine encore les femmes dans des seconds rôles. «L’importance d’avoir des femmes à des postes de direction s’est fragilisée, et cela est plus qu’inquiétant. Il faut que cet élan que l’on a vu aux dernières élections municipales trace la voie à une meilleure représentation féminine aux postes de direction dans les entreprises.»

Alors que la fin de la saison d’«OD dans l’Ouest» est à nos portes, Anne-Sophie Gravel, doctorante à l’Université Laval, propose une analyse de cette saison décoiffante, où la dualité prévalant au sein des modèles de féminité et de masculinité a été bousculée. Alors que la saison a débuté sous le signe de la violence, ayant par ailleurs mené à l'expulsion d’un candidat problématique, les dernières semaines ont laissé transparaître, chez les garçons, des signes de sensibilité, d’empathie et de tendresse. Du côté des filles, un esprit de franche sororité s’est installé, permettant à ces dernières de se soutenir dans les épreuves. Bref, que vous assumiez ou non votre intérêt pour cette émission, force est d’admettre que ce type de divertissement est représentatif des aspects conflictuels prévalant au sein de notre société. 

À lire aussi: 

À écouter:

  • L'insécurité alimentaire existe bel et bien au Canada, et elle touche davantage les ménages noirs et autochtones. Dans le dernier épisode de «Don’t Call Me Resilient», produit par TC Canada, Tabitha Robin Martens, de l'Université de la Colombie-Britannique et Melana Roberts, de Sécurité alimentaire Canada, viennent parler de leur travail, de leurs victoires et de la façon dont elles se relèvent après leurs inévitables défaites dans la bataille pour la justice alimentaire. 
  • Le dernier épisode du podcast les «Mots de la science», produit par TC France, est dédié à la notion de race, un outil d’analyse critique devenu majeur en sciences sociales, qui suscite de houleux débats tant dans les champs académique que politique. 
  • Dans cet épisode du podcast «The Conversation Weekly», produit par TC UK, on s’entretient avec le climatologue qui vient de mettre à jour une horloge qui fait le décompte des secondes jusqu'à ce que le monde atteigne 1,5°C de réchauffement climatique. Vous pouvez aussi lire l’article que nous avons publié sur ce sujet, écrit par Damon Matthews, de l’Université Concordia. Et des experts nous parlent des dernières données sur l'anxiété climatique, notamment chez les jeunes.

Bonne écoute, et bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Les dirigeants mondiaux se sont déjà entendus pour faire cesser la déforestation, mais l'engagement est resté sans suite. (AP Photo/Michael Probst)

L’accord sur la déforestation est essentiel pour ralentir le changement climatique, mais le Canada doit faire plus

Jennifer Baltzer, Wilfrid Laurier University; Oliver Sonnentag, Université de Montréal

Mettre fin à la déforestation présente un grand potentiel, mais le Canada a du pain sur la planche s’il veut atteindre ce nouvel objectif et faire cesser la perte continue de forêts et de carbone.

La mairesse de Montréal, Valerie Plante, réagit au lendemain de sa réélection, le 8 novembre. Les femmes sont désormais à la tête de 5 des 10 plus grandes villes du Québec. Il faut que cet élan trace la voie à une meilleure représentation féminine aux postes de direction dans le milieu des entreprises. La Presse canadienne/Paul Chiasson

Un leadership féminin émerge. Va-t-il réussir à s’imposer ?

Louise Champoux-Paillé, Concordia University

Un nouveau leadership féminin émerge, tant en politique que dans le milieu des affaires. Mais il n’est pas toujours valorisé par les organisations et sa pérennité est menacée.

Les candidates de la deuxième aventure (Audrey, Ines, Clodelle, Jenny et Alexandra) au party tout inclus de l'émission OD dans l'Ouest. Bell média

« OD dans l’Ouest » : remue-ménage des modèles pour les gars et les filles

Anne-Sophie Gravel, Université Laval

Alors qu’elle a débuté sous le signe de la violence, l’édition actuelle d’« Occupation Double » met en lumière une certaine dichotomie prévalant au sein des modèles de féminité et de masculinité.

Une analyse génétique peut révéler comment les cheveux acquièrent leur couleur. Shutterstock

La complexe génétique qui détermine la couleur des cheveux

Frida Lona Durazo, Université de Montréal

L’analyse des gènes qui déterminent la couleur des cheveux peut faire la lumière sur d’autres maladies qui sont affectées par la production de mélanine, comme le vitiligo.

À lire en anglais sur The Conversation Canada

À écouter

 
 

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