L’invasion de l’Ukraine par la Russie a choqué le monde entier, mais Vladimir Poutine s’y préparait depuis un certain temps déjà, écrit Alexander Hill, de l’Université de Calgary.

Pour Poutine et pour une partie des Russes, les méchants de la crise ne sont pas seulement les nationalistes ukrainiens, mais aussi les gouvernements occidentaux. On considère que l’Occident fonctionne selon certaines normes pour lui-même, et selon d’autres pour des pays comme la Russie. «Il est essentiel de saisir cet aspect de la vision du monde de Poutine pour comprendre pourquoi il est si peu disposé à reculer face à ce qu’il perçoit comme l’intransigeance et l’hypocrisie occidentales.» L’auteur remonte à la crise des missiles cubains, en passant par l’invasion de l’Irak en 2003 et l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie dans les années 1990 et la création du Kosovo. «Pour Poutine, la protection des russophones en Ukraine est un motif d’intervention aussi justifié que ceux avancés par l’Occident en Irak et en Yougoslavie.» Malheureusement, la réaction impétueuse de Vladimir Poutine «coûtera sans aucun doute des milliers de vies».

De leur côté, Stefan Wolff, de l’Université de Birmingham et Tatyana Malyarenko, de l’Université nationale d’Odessa, analysent l’étrange discours de Vladimir Poutine qui a suivi sa reconnaissance de l’indépendance des deux républiques sécessionnistes de Donetsk et de Louhansk. On pouvait alors penser que cette reconnaissance offrirait «une issue honorable à tout le monde». Ça n’a pas été le cas.

Les sanctions économiques contre la Russie vont-elles donner quelque chose? Christine Dugoin-Clément, de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rappelle Moscou subit déjà des sanctions économiques de la part de l’UE, des États-Unis et du Canada depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Ces mesures ont impacté l’économie de la Russie, mais elles n’ont pas pour autant permis le retour de la Crimée dans le giron ukrainien. «La Russie ne modifiera son comportement que si elle estime que sa résilience et sa capacité à encaisser les sanctions seront outrepassées.»

Son collègue Pierre-Yves Hénon, analyse de son côté le concept de «sphère d’influence», qu’on avait quelque peu oublié après la chute de l’URSS. «Le conflit en cours aboutira-t-il à la reconnaissance d’une sphère d’influence russe élargie et consolidée, au détriment de l’indépendance ukrainienne ? C’est tout l’enjeu des jours et semaines à venir…»

Loin de Kiev et de Moscou, maintenant, le centre-ville de Montréal «renouvelé». Il sera plus beau, plus vert, et plus habité aussi, avec la transformation de tours à bureaux en unités résidentielle, annonce l’administration Plante. Mais si on souhaite attirer des familles au centre-ville et avoir une certaine mixité sociale, cela prend des écoles. Mais pas nécessairement celles que l’on connaît, c’est-à-dire un édifice monofonctionnel, à usage exclusif, de faible hauteur et équipé d'une cour de récréation au niveau du sol, expliquent Anne Cormier, professeure d’architecture à l’Université de Montréal et la doctorante Alexandra Paré. En raison du coût foncier élevé dans les centres-villes, il faut construire autrement. Les auteures donnent plusieurs exemples d’écoles intégrées dans des édifices multifonctions (logements, cafés, bureaux) partagés avec la communauté. «Ces écoles peuvent avoir un impact significatif sur l'avenir des centres-villes et contribuer à limiter un étalement urbain qui s'avère néfaste pour l'environnement.»

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À écouter:

  • Les scientifiques d'un laboratoire de fusion nucléaire au Royaume-Uni viennent de battre le record mondial de la quantité d'énergie produite par une seule réaction de fusion. Dans cet épisode de «The Conversation Weekly», produit par TC UK, deux experts expliquent ce que cela signifie, et le temps qu'il faudra pour faire fonctionner la première centrale à fusion nucléaire. Aussi, la pression sociale de se sentir heureux.

Bonne écoute et bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

De la fumée et des flammes s’élèvent près d’un bâtiment militaire après une frappe russe, à Kiev, en Ukraine, le 24 février 2022. (AP Photo/Efrem Lukatsky)

Voici pourquoi Vladimir Poutine ne reculera pas en Ukraine

Alexander Hill, University of Calgary

L’approche occidentale du « faites ce que je dis, pas ce que je fais » a contribué à provoquer l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine.

« Mes compatriotes russes » : Vladimir Poutine s’adresse au peuple russe. EPA-EFE/Sergei Ilnitsky

Ukraine : la stratégie de Poutine expliquée par des experts

Stefan Wolff, University of Birmingham; Tatyana Malyarenko, National University Odesa Law Academy

Le discours de Poutine va plus loin que la reconnaissance d’indépendance des deux républiques. Il lie la situation en Ukraine à des enjeux globaux d’ordre international.

La Spruce Street School, à New York, forme le socle d’un immeuble de 265 mètres qui compte 76 étages. La cour de récréation de l’école est installée en hauteur, au cinquième étage. En raison du coût foncier, il faut construire les écoles en centre-villes différemment. (Anne Cormier)

Pour favoriser la mixité sociale, il faut construire des écoles dans les centres-ville. Mais différemment

Anne Cormier, Université de Montréal; Alexandra Paré, Université de Montréal

Plusieurs centres-villes se transforment en lieux de vie. Le modèle de l'édifice scolaire monofonctionnel est-il celui qui convient aux centres-villes ?

Dans le contexte pandémique actuel, la santé psychologique a davantage été mise de l'avant au sein des organisations. Shutterstock

Comment garder les employés performants tout en optimisant leur bien-être psychologique ?

Florence Jauvin, Université du Québec à Montréal (UQAM); Jacques Forest, Université du Québec à Montréal (UQAM)

La pandémie affecte la motivation et la santé psychologique des travailleurs. Heureusement, les gestionnaires peuvent servir de levier de développement pour leurs employés.

À lire sur The Conversation France

À écouter

À lire en anglais sur The Conversation Canada

  • In Mexico, how erasing Black history fuels anti-Black racism

    Marycarmen Lara Villanueva, University of Toronto

    Nationalist myth has associated ‘true Mexicanness’ with being ‘meztizo’ — a racial and cultural mix of Indigenous and Spaniard, even while the state enacted policies to assimilate Indigenous Peoples.

 
 

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