Trump est peut-être le premier président des États-Unis à insulter et à invectiver ses adversaires sur Twitter, mais il est loin d’avoir inventé la violence verbale en politique! En fait, dès 1800, les campagnes électorales américaines ont été marquées par les scandales, les accusations et les attaques sournoises… C’est ce que nous apprend Quentin Janel, chercheur en science politique à l’UQAM, dans un fascinant retour dans l’histoire politique américaine. «Au-delà de l’intensification de la publicité négative qu’ont connu les États-Unis depuis les années 1960, un retour sur l’histoire des campagnes présidentielles montre qu’il existe en fait une véritable culture de la violence verbale, voire physique dans certains cas, dans l’univers politique américain». Bien avant Twitter, les campagnes connaissaient le scandale, l'insulte personnelle, la violence verbale et les fake news». Ainsi, Trump n’a rien inventé! 

Au tout début de la pandémie, tous redoutaient l’arrivée du virus en Afrique. Plusieurs prévoyaient une hécatombe sur ce continent de 1,2 milliard d’habitants. Or la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. Pour Maïka Sondarjee, professeure à l’Université d’Ottawa, cette crainte concernant le sort de l’Afrique reflète le regard colonialiste que posent les Occidentaux sur ce continent. «Beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne gèrent plus efficacement la crise sanitaire que bien des pays occidentaux.» Ainsi, plutôt que de regarder l’Afrique avec condescendance, les pays développés devraient plutôt s’en inspirer. «L’expertise en gestion d’épidémies par des personnes venant de pays du Sud global pourrait certainement aider les pays occidentaux à mieux gérer les crises actuelles et à venir», dit Maïka Sondarjee. 

Nous publions l'enquête internationale annuelle du Digital News Report. Le Centre d’études sur les médias a produit une synthèse des données canadiennes. Bonne nouvelle: le nombre de Canadiens qui paient pour des nouvelles sur Internet progresse, écrit Colette Brin, directrice du Centre et professeure à l’Université Laval, même si la chute des recettes publicitaires s’accélère depuis le début de la pandémie. Le Canada demeure cependant encore sous la moyenne de l’ensemble des 40 pays étudiés. «L’incertitude économique amène les consommateurs à limiter les dépenses discrétionnaires. L’abonnement numérique à un média d’information passe loin derrière Netflix ou Spotify dans l’ordre de priorités.» Depuis la pandémie, les craintes à l’égard de la désinformation en ligne et la confiance envers les médias sont en hausse. «Mais tout cela se traduira-t-il par une augmentation des abonnements?» 

En temps normal, ce n’est pas évident de trouver des toilettes publiques, et leur accès est fréquemment restreint. En temps de pandémie, les difficultés sont multipliées par dix. Il n’y a qu’à être sur les routes du Québec ces temps-ci pour constater l’ampleur du désastre: tout est fermé. Bonjour les buissons! Pourtant, les experts en santé publique recommandent de les laisser ouvertes, expliquent Edith Wilson et Merwyn Horgan, de l’Université Guelph. «Malgré cela, un nombre déjà insuffisant de toilettes publiques dans bien des villes sont, pour la plupart, restées inaccessibles.» Le manque d’investissements dans des commodités — comme des toilettes — diminue la valeur des espaces publics et leur capacité à réunir les gens. «Il faudra repenser les espaces publics à la suite de cette pandémie. Des toilettes publiques gratuites et accessibles, ce n’est pas seulement juste, c’est nécessaire.»

À lire aussi: 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

La posture agressive et verbalement violente de Trump rompt avec l’exigence de dignité généralement accolée à la plus haute magistrature. Mais ce type de joute verbale ne date pas d'hier. shutterstock

Trump n’a rien inventé : la violence verbale existe depuis 200 ans en politique américaine

Quentin Janel, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Exceptionnelle pour un président en poste, la violence verbale de Donald Trump surprend. Pourtant, elle témoigne d’une culture rhétorique ancrée depuis longtemps dans la politique américaine.

Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, quand il est question de l’Afrique, on nous annonce des catastrophes qui ne se réalisent pas, alors que c’est l’hécatombe presque partout en Occident. shutterstock

Covid-19 : apprendre de l’Afrique

Maïka Sondarjee, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Malgré ce que nous annoncent depuis des mois les prophètes de malheur, beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne gèrent plus efficacement la crise sanitaire que les pays occidentaux.

Un nouveau rapport suggère que davantage de Canadiens sont prêts à payer pour des informations en ligne. Les salles de rédaction se sont plaintes que les plateformes de médias sociaux comme Facebook ont profité de leur travail sans le payer. La Presse Canadienne/Nathan Denette

La pandémie va-t-elle convaincre plus de Canadiens à payer pour l’information en ligne ?

Colette Brin, Université Laval

Les médias ont été décimés par les pertes de revenus publicitaires durant la pandémie. Certains signes indiquent toutefois que davantage de Canadiens paient des abonnements pour leurs informations.

Une toilette fermée sur une plage publique à Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent. Leur fermeture à travers le Québec ne répond à aucune logique sanitaire. Martine Turenne

Trouver des toilettes publiques pendant la pandémie ne devrait pas être aussi difficile

Edith Wilson, University of Guelph; Mervyn Horgan, University of Guelph

Les espaces publics où l’on n’a pas aménagé de toilettes ne sont ni gratuits ni accessibles. Le manque d’investissements dans des commodités, comme des toilettes, diminue la valeur de ces espaces.

Jair Bolsonaro a annoncé qu'il avait été testé positif au COVID-19 le 7 juillet. Joedson Alves/EPA

Jair Bolsonaro a le coronavirus : quelles conséquences politiques ?

Anthony Pereira, King's College London

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a été testé positif au Covid-19, une maladie qu’il a par le passé qualifiée de « simple gripette ».

En anglais sur The Conversation Canada