Au Canada, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est la troisième cause de décès et le principal facteur d’invalidité chez les adultes. Plus de 400 000 personnes qui en ont été victimes vivent aujourd'hui avec des séquelles psychologiques et physiques. L’AVC résulte de l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot sanguin, ce qui empêche un apport suffisant en oxygène à la région touchée. Les traitements actuels, qui consistent à dissoudre le caillot qui bouche l’artère pour rétablir la circulation sanguine, sont souvent peu efficaces pour rétablir les fonctions cérébrales, écrit Ahlem Zaghmi, PhD en biologie à l’Institut national de la recherche scientifique. Avec un groupe de chercheurs espagnols et son professeur Marc A Gauthier, aussi de l’INRS, elle vient de publier dans la revue Nature les résultats de ce qui s’avère un traitement très prometteur, non seulement pour les victimes d’AVC, mais aussi de maladies neurodégénératives, comme l’Alzheimer. Leur idée : attirer le glutamate, principal neurotransmetteur impliqué dans quasiment toutes les fonctions cérébrales, à l’extérieur du cerveau - là où il doit être en temps normal - par effet « siphon ». Des études sur des rats atteints d’AVC ont donné des résultats spectaculaires, «qui suggèrent que notre traitement pourrait permettre de préserver les capacités motrices des patients.»

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que nous sommes impatients de recevoir un vaccin pour contrer une menace épidémique. Il y a 62 ans, le Canada, et le Québec en particulier, était frappé par une épidémie de poliomyélite, une maladie virale qui touchait surtout les enfants et qui pouvait entraîner une paralysie partielle, des problèmes respiratoires graves, voire la mort. À l’époque, le vaccin Salk, du nom de son inventeur, est le seul qui peut contrer l’infection. Fabriqué entre autres dans une usine de Toronto, il est fort attendu au Québec, qui détenait aussi à l’époque la triste palme de la province enregistrant le plus de cas. Or des problèmes d’approvisionnement ayant provoqué une pénurie, trois cambrioleurs ont décidé de s’emparer du seul stock de vaccin disponible dans la province et entreposé dans un Institut de recherche de Laval, au nord de Montréal. Paula Larsson, de l’Université d’Oxford, raconte cette histoire rocambolesque de laquelle, dit-elle, on doit tirer une grande leçon : «Alors que des millions de personnes dans le monde attendent avec impatience d'être vaccinées contre la Covid-19, cette affaire met en garde contre les conséquences possibles de programmes de vaccination désorganisés et mal planifiés.»

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Bonne lecture!

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

Les AVC ischémiques sont causés par une interruption du flux sanguin au cerveau. VSRao de Pixabay

Un nouveau traitement pour les victimes d’AVC permettrait de diminuer les séquelles

Ahlem Zaghmi, Institut national de la recherche scientifique (INRS); Marc A Gauthier, Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Un nouveau traitement pourrait permettre de préserver les capacités motrices des patients qui ont subi un AVC. Il pourrait changer les stratégies médicales pour d’autres maladies neurodégénératives.

Lors d'une pandémie, les vaccins sont très attendus et tout problème de pénurie menace la chaîne d'approvisionnement. Shutterstock

Une autre pénurie de vaccin, celui contre la polio en 1959, a conduit à un vol spectaculaire de doses à Laval

Paula Larsson, University of Oxford

En 1959, trois hommes armés ont fait irruption à l'Institut de microbiologie de l'Université de Montréal et ont dérobé 75 000 flacons d'un vaccin contre la polio. Avons-nous appris de cet événement ?

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    Benjamin Roche, Institut de recherche pour le développement (IRD)

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