On célébrait hier la Journée mondiale de la Terre, et nous en profitons pour parler de notre plus précieuse ressource: l’eau.

Le Canada détient le cinquième des réserves d'eau douce au monde. Mais elle est plutôt mal gérée au pays, et les défis qui s'annoncent -notamment avec les changements climatiques-  ont incité le gouvernement fédéral à créer l'Agence canadienne de l’eau pour encadrer sa gouvernance. Une vaste consultation publique sur la question a pris fin le 1er mars, mais de nombreuses questions restent en suspens, constatent Alexandre Lillo et un groupe de chercheurs de l'Université d'Ottawa. Il manque notamment de coordination entre les différents paliers de gouvernement. Les municipalités et les communautés autochtones, par exemple, devraient être reconnues comme des acteurs clés, estiment les chercheurs. Et le Canada aurait tout intérêt à aller voir ce qui se fait ailleurs, comme en Nouvelle-Zélande, où une rivière a obtenu un statut de personne juridique pour être mieux protégée. Un projet semblable est d’ailleurs en cours au Québec pour la rivière Magpie, sur la Côte-Nord. «Les plus récents sondages indiquent que l’eau est la ressource naturelle prioritaire pour les Canadiens. L’Agence canadienne de l’eau a le potentiel unique d’être une innovation révolutionnaire en matière de gouvernance au Canada.» 

Le variant indien est parmi nous. Après moult pressions, Ottawa a annoncé en fin de journée, hier, la suspension du trafic aérien avec l’Inde et le Pakistan. Mais qu’en est-il réellement de ce variant, dernier en date d’une longue série? Grace C Roberts, de l’Université Queen’s, à Belfast, nous dit ce qu’on en sait pour l’instant: oui il est plus contagieux, en raison d’une mutation qu’il porte et qui affecte la protéine spike du virus, «la ‘clé’ que le coronavirus utilise pour déverrouiller nos cellules». Mais il ne serait pas plus dangereux que la version originale du SARS-CoV-2. Le hic: il serait résistant aux vaccins actuellement sur le marché, basés sur le ciblage de la protéine spike. «Si des mutations modifient sa forme, les anticorps peuvent devenir moins efficaces.» La plus grande source d’inquiétude, ajoute Roberts, serait que le B1617, comme il s'appelle, sape les efforts de vaccination. «Si ce variant est capable de provoquer la maladie chez les personnes vaccinées, il risque de créer des épidémies à grande échelle dans le monde entier.» Un moyen efficace de l’en empêcher est de freiner sa propagation. Avec les mesures sanitaires déjà en place, bien sûr, mais surtout, croit Roberts, «en imposant des restrictions aux voyageurs». On en revient toujours là!

À lire aussi:

  • Le blocage du canal de Suez par le navire «Ever-Given» a eu d’immenses répercussions économiques dans le monde. Quant aux conséquences juridiques, cette affaire offre un cas d’école: qui sera tenu responsable, qui va payer et combien cela va-t-il coûter ? 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Vue aérienne des îles de la baie Georgienne, en Ontario, Canada. Shutterstock

Le Canada détient 20% des réserves mondiales en eau douce. Voici comment il doit gérer cette précieuse ressource

Alexandre Lillo, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Eric Champagne, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Lauren Touchant, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Marie-France Fortin, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Thomas Burelli, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Le Canada détient 20 % des réserves mondiales en eau douce et 9 % des ressources en eau douce renouvelables. Mais il n’en est pas moins urgent de mieux encadrer la gouvernance de l’eau douce au pays.

Une femme se fait tester pour la Covid19 en Inde. Jagdeesh NV/EPA-EFE

Variant indien : est-il plus contagieux, plus dangereux ?

Grace C Roberts, Queen's University Belfast

Le variant indien, présent au Québec et au Canada, inquiète. Il peut se propager plus facilement et surtout, il rendrait moins efficaces les vaccins disponibles sur le marché.

À lire sur The Conversation France

  • Blocage du canal de Suez : qui va payer les dégâts ?

    Michaël Zerrouki Albertini, Aix-Marseille Université (AMU)

    L’Égypte réclame aujourd’hui près de 916 millions de dollars d’indemnités à l’armateur japonais de l’« Ever-Given », qui a entravé le canal pendant 6 jours fin mars.

À lire en anglais sur The Conversation Canada