L’après-Covid nous forcera à repenser nos villes. La Conversation vous proposera plusieurs articles sur les bouleversements auxquels elles auront à faire face. Ces villes qui sont encore plus malmenées ces jours-ci par la fermeture - que d’aucuns jugent injustifié- de ce qui fait leurs particularités, leur essence même: salles de théâtre et de spectacles, musées, cinémas, bibliothèques, restaurants et bars.

Les villes se façonnent aussi à coup de grands projets d’infrastructures. La nouvelle mouture du controversé projet de loi 61, devenu le projet de loi 66, a été déposée par le gouvernement de la CAQ le 23 septembre. La liste de grands travaux que l’on souhaite réaliser dans des délais réduits est longue : construction de Maisons des aînés, rénovation de CHSLD, réfection d’écoles, nouvelles routes, etc. Ces travaux sont certes nécessaires pour assurer une relance économique, mais ils ne doivent pas se faire au détriment de leurs impacts sociaux et environnementaux, rappelle Nathalie Drouin, professeure à l’ESG-UQAM, et directrice de KHEOPS, un consortium international de recherche sur la gouvernance de ces grands projets. Si elle reconnaît qu’il est parfois difficile de réconcilier les enjeux économiques avec les enjeux sociaux et de santé, elle estime qu’il faut changer le modèle traditionnel d’évaluation du succès d’un projet et passer du «bien faire un projet» à  faire le bon projet».

L’important retard dans l’éducation des enfants des communautés hassidiques est un problème complexe et connu depuis longtemps. Les jeunes garçons arrivent souvent à l’âge adulte sans aucune notion de base en français, en mathématique ou en science. Le gouvernement a bien tenté de régler la situation en partie en proposant un amendement à sa Loi sur l’instruction publique: ainsi, plutôt que de forcer les écoles religieuses à respecter le régime pédagogique du ministère de l’Éducation, Québec permet aux parents d’enseigner les matières de base, tout en continuant d’envoyer leurs enfants aux écoles religieuses durant la journée. Or, ces parents sont bien peu outillés pour s’acquitter de cette tâche, n’ayant jamais eu cette formation eux-mêmes, constate Sivane Hirsh, de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Des solutions existent, écrit-elle, comme le Centre Limmud, né de l’initiative des mères hassidiques, et indépendant. «Il faudra s’assurer que cette instruction séculière, officiellement sous la responsabilité des parents, ne soit pas à nouveau prise en otage par les mêmes autorités communautaires qui ont si longtemps refusé d’assurer une éducation adéquate aux garçons hassidiques.» 

Un régime alimentaire sain aide à lutter contre une maladie comme la Covid-19, écrit le professeur Grayson Jaggers, de l’Université de Californie. «Un régime qui ne comprend pas assez de vitamines et de minéraux, et contient trop de calories vides provoque, du moins en partie, un dysfonctionnement du système immunitaire», indique le chercheur en biologie et nutrition. Outre les mesures d’hygiène, la distanciation sociale et éventuellement un vaccin efficace, bien manger est notre meilleure défense contre l’infection par les coronavirus. «Pensez à une bonne alimentation comme à une ceinture de sécurité pour votre santé; elle ne garantit pas que vous ne tomberez pas malade, mais elle contribue à diminuer les risques de conséquences graves.» 

À lire aussi: 

  • Le cap du million de victimes de la Covid-19 a été franchi cette semaine, un chiffre sans doute bien en dessous de la réalité. Si les formes sévères de la maladie demeurent minoritaires, plusieurs patients développent des pneumonies risquant de dégénérer en syndrome de détresse respiratoire aiguë. Qu’avons-nous appris au cours des derniers mois qui permette de mieux les soigner?, demande Sami Hraiech, d’Aix-Marseille Université. Pas mal de choses. Par exemple, les malades sont aujourd’hui moins intubés qu’au début de l’épidémie. On privilégie l’oxygénothérapie à haut débit. Plusieurs études ont aussi montré que la position ventrale permet de limiter l’aggravation de la maladie. Les traitements se sont donc améliorés, tout comme la médication. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Des ouvriers traversent un haut échafaudage sur un chantier de construction. La crise actuelle fait ressortir l’importance des aspects sociaux et environnementaux liés à tout grand projet d’infrastructures. La Presse Canadienne/Paul Chiasson

Il faudra penser autrement les infrastructures dans l’après-Covid

Nathalie Drouin, Université du Québec à Montréal (UQAM); Marie-Andrée Caron, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Les infrastructures ne peuvent plus être pensées uniquement en fonction de leurs bénéfices financiers. Les aspects sociaux et environnementaux doivent aussi faire partie de l’équation.

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Le casse-tête de l’éducation à domicile au sein des communautés hassidiques

Sivane Hirsch, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

Québec a proposé un amendement qui régularise l’éducation séculière à domicile, permettant aux parents hassidiques de continuer d'envoyer leurs enfants aux écoles religieuses durant la journée.

Manger beaucoup de fruits et de légumes renforce le système immunitaire. Stevens Fremont/Getty Images

Bien manger peut contribuer à éloigner la Covid-19 (et d’autres maladies)

Grayson Jaggers, University of Southern California – Dornsife College of Letters, Arts and Sciences

Un régime qui ne comprend pas assez de vitamines et de minéraux, et contient trop de calories vides provoque, du moins en partie, un dysfonctionnement du système immunitaire.

Dans les cas les plus graves, la prise en charge du Covid-19 passe par une hospitalisation, voire une admission en réanimation. Shutterstock

Covid-19 : ce qui a changé dans la prise en charge des formes graves

Sami Hraiech, Aix-Marseille Université (AMU)

Le SARS-CoV-2 continue à circuler en France. Si ce nouveau coronavirus est bénin dans la grande majorité des cas, comment sont soignés les patients vulnérables qui développent des pneumonies sévères ?

En anglais sur The Conversation Canada