The Conversation

Le Canada ne respecte son engagement envers l’OTAN de consacrer 2% de son PIB aux dépenses militaires et ce n’est pas demain la veille qu’il atteindra cet objectif, écrit Paul T. Mitchell, du Collège des Forces canadiennes. Le premier ministre Justin Trudeau l’a lui-même admis. Vieillissement des équipements, affaiblissement du niveau de préparation à d’éventuels conflits, gestion médiocre et personnel en sous-effectif, rien ne va plus dans les Forces armées canadiennes. Mais le problème est d’abord culturel: les Canadiens ont le sentiment que peu de menaces militaires pèsent sur eux. «Le sous-investissement du Canada dans sa sécurité est justifié par des considérations culturelles qu’on ne peut écarter facilement. Malheureusement, parfois, il faut une catastrophe majeure pour comprendre qu’il est essentiel de s’occuper de certains enjeux.»

Plusieurs régions du sud du Québec ont été sous le coup de veilles d’inondations la semaine dernière. Il est encore trop tôt pour mesurer si ce printemps sera propice aux inondations. Mais ce qu’on sait, c’est qu’à chaque catastrophe, ce sont les contribuables qui épongent la facture, grandissante année après année, en raison notamment de l’augmentation de la population dans les zones inondables, explique Bernard Deschamps, de l’UQAM. Ses travaux portent sur le rôle des municipalités dans le partage du risque d’inondations et des coûts associés. Dans les faits, elles ne payent rien, mais continuent d’octroyer des permis de construction dans les zones à risque. Seule une meilleure reddition de comptes pourrait freiner la croissance de la population dans les zones inondables, écrit l’auteur. 

C’était la journée mondiale de l’ADN, mardi, et elle coïncidait cette année avec le 20e anniversaire de l’achèvement du Projet du génome humain. Des chercheurs canadiens ont été au premier plan dans ce Projet, dont le généticien montréalais Charles Scriver, de l’Université McGill. Le chercheur émérite John Bergeron, aussi de McGill, retrace le parcours de ces pionniers de la recherche sur l’ADN et surtout, lance un cri d’alarme: le financement de la recherche se détériore depuis des décennies au Canada. Le pays est passé du 8e rang mondial pour le nombre de chercheurs par 1 000 habitants en 2011 au 18e en 2019. «Une telle perte est insoutenable, écrit Bergeron, pour relever les défis d’une prochaine pandémie, des changements climatiques et des ravages des maladies.»

À lire aussi:

  • Au Québec, on s’amuse parfois avec l’expression «du coup», très populaire chez nos concitoyens d’origine française - et qui se répand dans l’ensemble de la population. En France, l’expression fait plutôt régulièrement l’objet de condamnations de la part des puristes de la langue. Un tic de langage pourtant parfaitement naturel, comme le rappelle Jean Szlamowicz, de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, qui démontre l’utilité de ce type de «connecteur discursif», qui favorise une communication fluide à l’oral.

 À écouter:

  • Bien que la cérémonie de couronnement du roi Charles ait lieu dans une relative discrétion, le 6 mai, les joyaux de la Couronne y occuperont une place de choix. Dans cet épisode du balado «Don’t Call Me Resilient», produit par TC Canada, on explore l’histoire parfois brutale de ces joyaux, notamment le plus prestigieux d'entre eux, le diamant Koh-i-Noor. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et le premier ministre Justin Trudeau se font leurs adieux à la base aérienne de la 4e escadre de Cold Lake (Alberta), en août 2022, à l’issue d’une visite de M. Stoltenberg. La Presse canadienne/Jason Franson

Justin Trudeau et l’OTAN : Le problème de la défense canadienne n’est pas une question d’argent, mais de culture

Paul T. Mitchell, Canadian Forces College

Le Canada a longtemps cherché à masquer son incapacité à atteindre les objectifs de l’OTAN par une série d’engagements opérationnels. Ces actions ont occulté la dégradation de l’organisation interne.

Floodwaters cover a fire hydrant along a street in Gatineau, Que. Thursday, May 2, 2019. La Presse canadienne/Adrian Wyld

Inondations : les contribuables supportent le coût élevé des dommages

Bernard Deschamps, Université du Québec à Montréal (UQAM)

De plus en plus de gens prennent le risque de vivre dans des zones inondables. Et tous les contribuables payent les coûts lors de dommage. Un nouveau mode de partage plus équitable est nécessaire.

La recherche et la vision des scientifiques canadiens ont été fondamentaux dans le projet du génome humain. Aujourd'hui, le manque de financement menace la recherche sur les découvertes au Canada. (Pixabay)

Le rôle des scientifiques canadiens dans le projet du génome humain montre pourquoi il est crucial de financer la recherche

John Bergeron, McGill University

Les chercheurs canadiens ont été à l’avant-plan de la recherche sur l’ADN. Cependant, le manque de financement menace leur capacité à relever les défis de l’avenir.

À lire sur The Conversation France

  • Du coup, faut-il arrêter de dire « du coup » ?

    Jean Szlamowicz, Université de Bourgogne – UBFC

    L’écrit et l’oral n’obéissent pas aux mêmes normes discursives et syntaxiques : il ne faut pas condamner trop vite l’usage de l’expression « du coup ».

À écouter

À lire en anglais sur The Conversation Canada

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