La découverte du variant Omicron par des chercheurs sud-africains à la fin novembre a révélé deux choses: l’iniquité vaccinale dans le monde (seulement 7% des Africains ont reçu deux doses) et surtout, le mépris du Canada, et de plusieurs autres pays, à l’endroit de l’Afrique, écrit Bonnie Campbell, professeure émérite à l’UQAM. Ils ont imposé en un temps record des restrictions pour les voyageurs en provenance d’une douzaine de pays africains, révélant ainsi «la discrimination systémique à l'égard du continent africain». Même si Omicron est aujourd’hui présent dans plus de 63 pays, l’Afrique est encore regardée avec méfiance, elle qui jusqu’à maintenant n’a pas tant mal fait dans sa gestion de la pandémie. «Clairement, ces restrictions ne sont pas décrétées sur une base scientifique, mais plutôt politique.» Tant que toute la population mondiale ne sera pas vaccinée, personne ne sera en sécurité. «Il est donc difficile de comprendre les actions prises par des pays comme le Canada. Nous ne mesurons pas le tort que cela fait à la réputation du Canada de marginaliser ainsi le continent africain, tant sur le plan médical que politique.»

Le 22 décembre prochain, le télescope spatial James Webb (JWST) sera lancé dans l’espace. Cet observatoire spatial révolutionnaire permettra de caractériser avec précision l’atmosphère d’un grand nombre d’exoplanètes, soit les planètes qui gravitent autour d’une autre étoile que le Soleil. Ces planètes éloignées comportent-elles des nuages? Sont-elles extrêmement froides, ou au contraire brûlantes? Combien d’heures durent leurs nuits? Louis-Philippe Coulombe, étudiant au doctorat en astrophysique à l’Université de Montréal, expose les différentes méthodes actuelles de cartographie de la structure atmosphérique des exoplanètes, mettant en lumière le caractère innovateur du JWST. «Avec l’avancement constant de la technologie et des instruments, écrit l’auteur, il sera peut-être même possible de cartographier une exoplanète semblable à la Terre dans le futur.»

Contrairement à d’autres provinces ou pays, le Québec a maintenu ses écoles secondaires généralement ouvertes durant l’année scolaire 2020-2021, soit en pleine pandémie. Sylvie Barma, de l’Université Laval, et un groupe de chercheures, ont sondé des adolescents québécois. Ceux-ci ont trouvé particulièrement difficile le climat d’incertitude qui régnait (école en présence un jour sur deux et confinement 14 jours lorsqu’une éclosion de Covid-19 éclatait). «Le lieu physique d’apprentissage fluctuait d’une façon imprévisible pour eux.» Ils n’ont pas aimé les changements dans leur routine et une majorité disait s’ennuyer de l’école, ce qui a beaucoup joué sur leur motivation scolaire. Le tiers n’avait pas, à la maison, un espace calme pour étudier ou pour suivre leurs cours en ligne. «La baisse de motivation et la perte de repères à l’école et avec les amis peuvent affecter la capacité des adolescents à s’engager pleinement dans l’apprentissage et avoir un impact sur leur bien-être.»

À lire aussi:

  • Après des mois de domination mondiale du variant Delta, un nouveau venu brouille les cartes: Omicron. Samuel Alizon et Mircea Sofonea, de l’Université de Montpellier, reviennent sur ce chassé-croisé entre variants. Pourquoi une telle hégémonie de Delta? Quels sont les «atouts» d’Omicron? Quelle surveillance pour repérer les nouveaux mutants du SARS-CoV-2 de demain? Dix points clés pour comprendre la bataille des variants. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Un homme marche dans une partie déserte de l'aéroport de Johannesburg, en Afrique du Sud, le 29 novembre 2021. De nombreux pays imposent des restrictions aux voyageurs en provenance d'Afrique du Sud et d'autres pays africains. (AP Photo/Jerome Delay)

Omicron met en lumière l’injustice vaccinale en Afrique. Mais aussi les positions indéfendables de pays comme le Canada

Bonnie Campbell, Université du Québec à Montréal (UQAM)

L’émergence d’Omicron a mis en lumière les profondes inégalités vaccinales sur la planète. Mais aussi l’attitude indéfendable du Canada vis-à-vis l’Afrique.

Représentation artistique de dix Jupiter chaudes étudiées avec les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer. NASA/ESA

On pourra cartographier l’atmosphère d’exoplanètes grâce au télescope spatial James Webb

Louis-Philippe Coulombe, Université de Montréal

Nuages, températures infernales, nuits sans fin ? Caractériser l’atmosphère d’exoplanètes, ces planètes qui gravitent autour d’autres étoiles que le soleil, représente un travail considérable et ardu.

Une cours d'école à Montréal, en novembre 2020. La Presse canadienne/Ryan Remiorz

Voici comment les élèves du secondaire au Québec ont vécu une année scolaire en pandémie

Sylvie Barma, Université Laval; Nathalie Ste-Marie, Université Laval; Rollande Deslandes, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

Une enquête menée auprès des élèves du secondaire a mis en évidence les tensions auxquelles ils ont été confrontés lorsque les cours ont été déplacés en ligne pendant les périodes de confinement.

À lire sur The Conversation France

  • Omicron, Delta, Alpha… Comprendre le bal des variants

    Samuel Alizon, Institut de recherche pour le développement (IRD); Mircea T. Sofonea, Université de Montpellier

    Le variant Delta a dominé l’épidémie pendant des mois, jusqu’à l’émergence d’Omicron. Comment comprendre ce jeu entre variants ? Quels paramètres considérer ? Réponse en 10 points par deux experts.

À lire en anglais sur The Conversation Canada

  • After a big year for cryptocurrencies, what’s on the horizon in 2022?

    Erica Pimentel, Queen's University, Ontario; Bertrand Malsch, Queen's University, Ontario; Nathaniel Loh, Queen's University, Ontario

    The market for cryptocurrencies has expanded dramatically in the last year. With this uptick of activity, what’s next in 2022 for cryptocurrencies?

 
 

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