Mais que fait donc Ottawa? Les données sur la discrimination faite aux étudiants francophones, notamment africains, qui souhaitent venir au Québec et ailleurs au pays, sont sans équivoque. Les dénonciations ont beau se multiplier, rien ne bouge au ministère de l’Immigration, dirigé par Sean Fraser. En 2022, le fédéral refuse la moitié des demandes de permis d’études aux étudiants étrangers sélectionnés par le Québec et acceptés par une université québécoise. Ce chiffre augmente à 72 % chez les étudiants africains. Or, comme le souligne Frédérick Guillaume Dufour, de l’Uqam, et Madeleine Pastinelli, de l’Université Laval, ces étudiants sont
d’excellents candidats à l’immigration, avec leur expertise acquise à travers leurs études, leurs stages et leurs réseaux développés durant leur séjour au Québec. «Ottawa doit tirer des conclusions de ces nouvelles données. Si le gouvernement Trudeau ne se faisait pas le champion de la lutte contre le racisme systémique sur toutes les tribunes, ce manque de crédibilité de son ministre passerait peut-être. Mais à ce stade-ci, le ministre fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, n'a plus la légitimité requise pour conserver ce dossier.»
Au 19e siècle, les compagnies forestières avaient recours à la drave pour transporter les billots de bois des sites de coupe vers les moulins à scie ou vers les ports pour leur exportation. On estime que 15% de ces billots de bois étaient perdus au fond des lacs et des rivières. Pour une étudiante au doctorat de l'UQAT en paléoécologie et écologie historique comme Julie-Pascale Labrecque-Foy, ces vestiges représentent une chance inestimable de pouvoir reconstituer l’histoire des forêts préindustrielles au Québec. Elle utilise notamment la dendrochronologie, soit l’étude de la formation des cernes de croissance des arbres. « Le passage d’un feu
laisse des cicatrices sur les arbres survivants. Il est possible de dater ces cicatrices », écrit-elle. La drave renferme des trésors inouïs qui permettent d’étudier les forêts d’hier, dans l’optique de mieux aménager celles de demain.
Les changements climatiques continueront d’augmenter la fréquence des événements météorologiques extrêmes. Cette situation l’est d’autant plus pour les régions nordiques, qui enregistrent un réchauffement de trois à quatre fois plus important que la moyenne mondiale. Grands utilisateurs du territoire, les habitants du Nord sont vulnérables aux aléas climatiques et à leurs conséquences sur le paysage. Afin de les outiller, Pascale Ropars, agente de recherche à l’Université Laval, et ses collègues, développent une plateforme web d’anticipation des événements météorologiques extrêmes au Nunavik. «L’adaptation aux changements climatiques dans les
régions nordiques ne sera pas un long fleuve tranquille», écrit-elle.
C'est aujourd'hui la Journée mondiale des abeilles. Stephen Buchmann, entomologiste à l'Université de l'Arizona, qui étudie les abeilles depuis près de 50 ans, a découvert qu'elles possédaient de nombreuses capacités cognitives étonnantes. Dans son dernier ouvrage, «What a Bee Knows», Buchmann explique comment les abeilles perçoivent le monde et pourquoi les scientifiques pensent que ces insectes remarquables peuvent apprendre, mémoriser et peut-être même… rêver. «Pendant les six à dix heures que les abeilles passent à dormir quotidiennement, les souvenirs sont consolidés dans leur étonnant cerveau, un organe de la taille d’une graine de pavot qui
contient un million de cellules nerveuses», raconte-t-il.
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Hier, le sanguinaire Bachar Al-Assad a participé à un sommet de la Ligue arabe, dont la Syrie avait été exclue en 2011 après sa sauvage répression de ses opposants. Thomas Pierret, d’Aix-Marseille Université, explique le contexte de ce retour en grâce du « boucher de Damas » – un événement, écrit-il, qui en dit autant sur l'évolution de la situation syrienne que sur les profondes recompositions géopolitiques en cours au Proche-Orient.
Bonne lecture !
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Le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, lors d'une conférence de presse, à Ottawa, le 19 avril 2023.
La Presse canadienne/Spencer Colby
Frédérick Guillaume Dufour, Université du Québec à Montréal (UQAM); Madeleine Pastinelli, Université Laval
Malgré une dénonciation de la discrimination qui frappe les étudiants francophones voulant s’établir au Canada, notamment les Africains, le gouvernement fédéral ne semble pas vouloir agir.
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En Amérique du Nord, la drave aurait pris fin avant la fin du 20e siècle, à l’exception de la Colombie-Britannique, où la drave est encore utilisée à petite échelle.
(Shutterstock)
Julie-Pascale Labrecque-Foy, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT); Miguel Montoro Girona, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
L’exploitation forestière des deux derniers siècles a eu un impact majeur sur les forêts québécoises, mais les traces qu’elle a laissées guideront dans l’adoption d’un aménagement forestier durable.
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L’Arctique canadien subit de profondes transformations qui laissent des traces indélébiles sur le territoire.
(Doug Barber/ArcticNet)
Pascale Ropars, Université Laval
Grands utilisateurs du territoire, les habitants du Nord sont vulnérables aux aléas climatiques et à leurs conséquences. Il importe de développer avec eux des façons innovantes d’y faire face.
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Les abeilles sont des animaux intelligents qui ressentent probablement la douleur, se souviennent des motifs et des odeurs et reconnaissent même les visages humains.
(Shutterstock)
Stephen Buchmann, University of Arizona
Les scientifiques découvrent des phénomènes étonnants sur la perception sensorielle et les capacités cognitives des abeilles.
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À lire sur The Conversation France
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Thomas Pierret, Aix-Marseille Université (AMU)
Après onze ans de suspension, la Syrie vient d’être réintégrée à la Ligue arabe. Pour cette influente organisation régionale, Bachar Al-Assad n’est plus un paria.
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À lire en anglais sur The Conversation Canada
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Jonathan Eaton, University of British Columbia; Sara Shneiderman, University of British Columbia
High-risk, high-uncertainty events like earthquakes tend to fall out of view when we are occupied with more predictable seasonal events like wildfires, which have very visible effects on our lives.
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