Le rap a peu évolué malgré les années. Il colporte toujours une image dégradante des femmes et glorifie la violence. Sylvie Genest, de l'UQAM, propose une réflexion sur la misogynie de cette industrie en s’appuyant sur les paroles de chansons de rappeurs connus et adulés. Elle constate qu’ils utilisent les mêmes stratégies et tactiques de séduction observées chez certains types d’hommes violents. «Ce qu’on sait peu à propos du rap et de l’industrie de la musique, c’est que leurs créateurs puisent dans les différentes théories des archétypes de la personnalité pour s’inspirer», écrit-elle. L'industrie de la musique détient un grand pouvoir de modélisation de l’inconscient. Il est donc important de s’intéresser à ce qu’écoutent les jeunes. Le changement, dit-elle, pourrait venir de l'industrie elle-même. «L’une des solutions envisageables émerge du milieu musical lui-même, alors que des créateurs innovants offrent au gangsta rap américain l’option d’un hip-hop conscient qui dénonce les inégalités sociales et la violence.»

Des découvertes archéologiques au Pérou ont révélé que certains anciens chasseurs de gros gibier étaient en fait… des femmes. Voilà qui remet en question la croyance répandue sur les anciens chasseurs-cueilleurs, à savoir que les hommes chassaient et les femmes cueillaient. Cette théorie était mise à mal depuis un certain temps, explique Vivek Venkataraman, de l’Université de Calgary. Lui-même anthropologue, il a été «emballé» par la découverte de squelettes féminins enterrés avec un attirail de chasse au gros gibier. «Ce phénomène soulève d’importantes questions sur le rôle des sexes à cette époque.» On a désormais une vision plus flexible et plus large du travail humain. Mais si les femmes chassaient aussi, elles cueillaient surtout, maternité oblige. «Les exigences de la chasse entraient en conflit avec la capacité de s’occuper des enfants, explique le chercheur, tout comme le fait que la chasse au gros gibier pratiquée par les hommes était risquée.»

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

Le rapper américain DaBaby se produit avec le basketteur de la NBA Shaquille O'Neal au Shaq’s Fun House à Miami, le 1er février 2020. Photo AP/Lynne Sladky

La musique rap est toujours aussi misogyne. Est-ce possible de la changer ?

Sylvie Genest, Université du Québec à Montréal (UQAM)

L’industrie du rap promeut des chansons obscènes, sexistes et dégradantes pour les femmes. Mais il y a de l'espoir et le changement pourrait venir du milieu musical lui-même.

De nouvelles preuves permettent de penser que, contrairement à ce que l’on croyait, les femmes chassaient aussi le gros gibier. Shutterstock

Les femmes de la préhistoire chassaient le gros gibier, ce qui remet en question notre vision du rôle des sexes

Vivek Venkataraman, University of Calgary

Avant l’agriculture, la croyance chez les anthropologues voulaient que les hommes chassaient et les femmes cueillaient. Mais de nouvelles preuves suggèrent que ce n’était peut-être pas le cas.

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    Sylvie Borau, TBS Business School

    Les robots et les assistants virtuels intelligents sont souvent dotés d’attributs féminins. Pour freiner ce biais, nous devons d’abord mieux comprendre les racines profondes de ce phénomène.

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