Ce dimanche 21 janvier, des associations militantes contre l’avortement ont prévu de défiler à Paris pour s’opposer, entre autres, au projet d’inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la constitution. Quelques jours auparavant, le 17 janvier, un rapport inquiétant de la Fondation des femmes dressait une cartographie détaillée de ces mouvements et de leur campagne massive de désinformation sur les réseaux sociaux.
Ces faits soulignent à quel point le droit à disposer de son corps n’est jamais acquis pour les femmes. Toutefois, la constitution pourrait sacraliser ce droit, comme le relève Anne-Charlène Bezzina (Université Rouen Normandie). De son côté, Laurine Thizy (Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis) rappelle qu’il ne s’agit pas d’une décision anodine pour les femmes ni d’un acte médical « comme un autre » et que sa portée reste stigmatisante.
Enfin, les avortements hors délais demeurent entourés d’un profond tabou : c’est ce que décrivent Sophie Avarguez et Aude Harlé (Université de Perpignan) qui ont suivi différentes femmes jusqu’en Espagne où les délais sont plus longs qu’en France, 22 semaines contre 14 actuellement. Or comme l’écrivent les chercheuses: « une fois l’expérience de l’avortement passée, les femmes font souvent le choix de ne plus l’évoquer, comme si elles laissaient de l’autre côté de la frontière cette part de leur histoire personnelle ».
Retrouvez aussi notre sélection des articles qu’il ne fallait pas manquer cette semaine :
Bonne lecture !
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Sophie Avarguez, Université de Perpignan; Aude Harlé, Université de Perpignan
Les mobilités frontalières pour un avortement sont toujours d’actualité, même en France.
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Anne-Charlène Bezzina, Université de Rouen Normandie
La constitution est un texte par lequel le peuple d’un État se dote d’un pacte fondateur et qui a pour but de garantir « la poursuite du bonheur » : le droit à l’avortement y a – t-il sa place ?
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Laurine Thizy, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Les femmes qui avortent sont exposées à une stigmatisation allant du regard ou commentaire déplacé aux violences physiques et psychiques – dont les effets sont bien réels.
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Ce qu"il ne fallait pas manquer cette semaine
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Philippe Arvers, Université Grenoble Alpes (UGA)
Comme chaque année, l’opération « Dry January » propose de réfléchir à sa consommation d’alcool, et de la mettre entre parenthèses durant le mois de janvier. Les bénéfices à en tirer sont nombreux.
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Barthélémy Courmont, Institut catholique de Lille (ICL)
Le nouveau président hérite d’une situation très tendue avec la République populaire de Chine, mais aussi d’un climat politique intérieur relativement apaisé.
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JC Gaillard, University of Auckland, Waipapa Taumata Rau; Isabella Tomassi, Université Lumière Lyon 2 ; Jake Rom D. Cadag, University of the Philippines
De par leur géographie, leur genre, leur position sociale, les victimes de catastrophes appartiennent très souvent à des groupes défavorisés. De quoi questionner la notion de catastrophe naturelle.
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Guillaume Dietsch, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Si des programmes comme les « 30 minutes d’activité quotidienne » à l’école mettent l’accent sur la lutte contre la sédentarité, la mission des cours d’éducation physique et sportive va bien au-delà.
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