C’est le chiffre que le gouvernement Trudeau nous assène depuis un mois pour justifier son inaction aux frontières: seuls deux pour cent de cas de Covid-19 proviendraient des voyageurs. Ottawa a réagi vendredi et mis en place une série de mesures hautement dissuasives aux voyageurs, mais ce chiffre, qui provient de l'Agence de la santé publique du Canada, demeure la référence dans tous les médias. Or, il est faux. «Les cas de Covid-19 liés aux voyageurs sont sous-estimés», écrivent Kelley Lee et Anne-Marie Nicol, de l'Université Simon Fraser. «Nous ne connaissons pas vraiment leur nombre. Le système actuel ne collecte pas systématiquement ou rigoureusement suffisamment de données pour servir de base à des décisions politiques de grande envergure.» Seuls les cas directs impliquant des passagers aériens sont pris en compte. Toute transmission communautaire ultérieure par des voyageurs, retrouvés ou non, n’est pas officiellement comptabilisée. «Or, c’est sur la base de ces données que le gouvernement a hésité à mettre en place des mesures plus strictes concernant les voyageurs et les protocoles qu’ils doivent suivre.»

On sait déjà qu’en mangeant davantage de végétaux et en réduisant sa consommation de viande, on améliore ses chances de vieillir en santé. Mais la raison en est surprenante: la consommation de fruits et de légumes oblige les tissus à fabriquer du sulfure d’hydrogène (H2S), qui peut être bénéfique à l’intérieur du corps, révèle Rui Wang, de l’Université York. Il étudie «le rôle étrange» du H2S dans l’organisme depuis des années. «Ce n’est pas un gaz dont on veut s’entourer. Il pue, c’est un composant de la flatulence et sa toxicité a été associée à au moins une extinction massive. Et pourtant, le corps en produit naturellement de petites quantités sous forme de molécule de signalisation qui fait office de messager chimique. Des études récentes ont jeté un nouvel éclairage sur son rôle crucial.» Ainsi, manger moins de viande pourrait être la clé pour profiter de ses effets bénéfiques sur la santé. 

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  • Du nouveau sur l’origine du SARS-CoV-2? En 2010, une équipe de chercheurs partie au Cambodge étudier les chauves-souris locales réalisent de nombreux prélèvements qu’ils stockent dans des congélateurs pendant dix ans. Sachant que ces petits mammifères sont des réservoirs de coronavirus, Alexandre Hassanin, du Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, et son équipe ont décidé récemment d’analyser les échantillons, à la recherche de coronavirus. Le séquençage des virus présente une très grande similarité avec l’actuel SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19. Cette découverte signifierait que les virus apparentés au SARS-CoV-2 circulent depuis plusieurs décennies, parmi les chauves-souris, dans toute l’Asie du Sud-Est et la province chinoise du Yunnan. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Une passagère passe par l'aéroport Montréal-Trudeau de Montréal, le jeudi 7 janvier 2021. Les cas de Covid-19 rapportés par les voyageurs sont sous-estimés par la Santé publique. La Presse Canadienne/Paul Chiasson

Les cas de Covid-19 liés aux voyages sont sous-estimés au Canada. Voici pourquoi

Kelley Lee, Simon Fraser University; Anne-Marie Nicol, Simon Fraser University

Les restrictions de voyage annoncées visent à freiner la propagation des variantes du coronavirus. Mais le système actuel ne collecte pas systématiquement ou rigoureusement suffisamment de données.

Le sulfure d’hydrogène est un gaz toxique malodorant, mais il présente des avantages pour la santé lorsqu’il est libéré en petites quantités dans l’organisme. C’est pourquoi manger plus de protéines végétales est lié à une meilleure espérance de vie. Shutterstock

La surprenante raison pour laquelle manger moins de viande fait augmenter l’espérance de vie : un gaz toxique odorant !

Rui Wang, York University, Canada

Un gaz malodorant et toxique joue un rôle important sur la longévité, selon de nouvelles recherches. Manger moins de viande pourrait être la clé pour profiter de ses effets bénéfiques sur la santé.

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