Le pape François 1er arrive demain au pays pour une visite de cinq jours qui se veut sous le signe de la réconciliation avec les peuples autochtones.

Une visite complexe, chargée d’émotion, et qui suscite de nombreuses attentes. Mais surtout, une visite qui ne concerne pas que les catholiques du pays, mais bien tous ses citoyens, explique Marie-Pierre Bousquet, directrice du programme en études autochtones de l’Université de Montréal. «L’enjeu de cette visite est notre rapport à l’histoire, celle de la construction d’un État qui a marginalisé les Autochtones et tenté de les assimiler dans le but de faire disparaître leurs sociétés et leurs cultures.» L’Église catholique, tout comme les églises anglicanes, y ont participé, mais c’est le gouvernement canadien, ultimement, qui a mis en place ce système discriminatoire. Nous devons faire face à cette histoire, écrit Bousquet, et non pas tenter de la réécrire ou de l’effacer. Et cesser de ne blâmer que les religieux. «Comment aurions-nous agi, nous, à la même époque et à leur place?» L’auteure rappelle l’extrême indifférence des Canadiens d'alors quant au sort des Autochtones. «La reconnaissance solennelle du Pape, en terre canadienne, du préjudice collectivement subi par les Autochtones s’inscrit dans un processus de réconciliation et de réparation qui ne fait que commencer afin, véritablement, que le passé finisse. Nous devons donc profiter de cette occasion pour accepter des vérités difficiles sur notre histoire collective et, ce faisant, avancer dans la construction d’un avenir partagé.»

Dans ce nouveau volet de notre série sur le fleuve Saint-Laurent, nous parlons de l'érosion des côtes et de son impact sur les infrastructures, l’économie et le bien-être des habitants. «Elle expose les communautés aux inondations, et peut détruire les écosystèmes locaux», expliquent Jacob Stolle et Damien Pham-Van-Bang, de l’INRS. Ils cherchent à développer des solutions durables pour adapter les environnements côtiers aux aléas des changements climatiques, de plus en plus menaçants. Pour ce faire, les chercheurs travaillent de concert avec les communautés locales afin de tenter de comprendre comment utiliser les systèmes naturels pour protéger les côtes contre l’érosion et les inondations. Ces solutions, dites basées sur la nature, passent notamment par la protection des zones humides locales au rétablissement de la végétation. 

Environ 7,5 millions de Canadiens vivent quotidiennement avec des douleurs chroniques, qui chamboulent leurs activités. Bien que cette maladie soit bien réelle, la douleur chronique est trop souvent stigmatisée, voire niée. Marimée Godbout-Parent, doctorante en épidémiologie de la douleur chronique à l’UQAT, cherche à informer et à sensibiliser la population de manière à lutter contre ces préjugés. «Nous avons tous un rôle à jouer.»

Zeynep Arsel, de l’Université Concordia, et Aya Aboelenien, de HEC Montréal, s’interrogent sur notre relation ambivalente envers la viande, aliment encore omniprésent dans nos assiettes. «La viande est un des plus anciens produits de consommation, les humains ayant commencé à tuer et à dépecer des animaux il y a environ 2,6 millions d’années.» Les données montrent que les gens ne sont pas prêts à délaisser la viande. «Les contradictions et les conflits profondément enracinés dans nos cultures continueront de modeler notre relation controversée avec la viande, les symboles qu’elle représente et les questions morales qui l’entourent.»

À lire aussi:

  • C’est le début des vacances pour plusieurs, et si vous séjournez près d’un lac, vous y entendrez sûrement le bruit des bateaux à moteurs, motomarines et autres embarcations. Frédéric Bartucci, du CNRS, et Malika René-Trouillefou, de l’Université des Antilles, nous parlent des manières de les atténuer sur l’eau, que ce soit en mer ou sur les lacs. «La pollution sonore peut cependant être contrôlée et atténuée plus rapidement que de nombreux autres stress auxquels les écosystèmes littoraux sont déjà confrontés, tels que le réchauffement ou l’acidification des océans, ou la pollution chimique due à l’usage de pesticides, qui réagissent très lentement aux mesures d’atténuation.»

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le Pape François salue une foule de fidèles et de pèlerins, le 6 juin 2021, au Vatican. Le pape a alors exprimé sa tristesse à suite de la découverte au Canada des restes de 215 élèves d'un pensionnat. (AP Photo/Domenico Stinellis)

Voici pourquoi la visite du pape nous concerne tous

Marie-Pierre Bousquet, Université de Montréal

La visite du pape François concerne tous les Canadiens. Son enjeu est notre rapport à l’histoire, celle de la construction d’un État qui a marginalisé les Autochtones et tenté de les assimiler.

Les communautés locales, les chercheurs, les gouvernements et les entreprises travaillent ensemble pour identifier les risques liés à l'érosion côtière et trouver des solutions durables. (Shutterstock)

Érosion des berges du Saint-Laurent : il faut travailler avec la nature et non la combattre

Jacob Stolle, Institut national de la recherche scientifique (INRS); Damien Pham-Van-Bang, Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Les côtes du Saint-Laurent, qui ont une importance économique, sociétale et culturelle considérable, s’érodent. L’adaptation des gouvernements et des communautés locales est nécessaire et inévitable.

Même si la douleur chronique est reconnue comme une maladie à part entière par les scientifiques, celle-ci demeure largement sous-reconnue, sous-diagnostiquée et surtout accompagnée de nombreux préjugés. (Shutterstock)

La douleur chronique : une maladie invisible trop souvent stigmatisée

Marimée Godbout-Parent, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)

La douleur chronique est une maladie aux conséquences multiples qui méritent d’être abordées afin d’espérer des changements positifs pour les gens qui doivent composer avec cette condition.

La viande a été un marqueur de divisions entre les classes et les genres et a déclenché des révolutions scientifiques. Shutterstock

Pourquoi entretenons-nous une relation d’amour-haine avec la viande ?

Zeynep Arsel, Concordia University; Aya Aboelenien, HEC Montréal

La viande a été un marqueur des divisions entre les classes et le genre. Elle a déclenché des révolutions scientifiques et a été au centre de guerres et de controverses.

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