Le vaccin d'Oxford/AstraZeneca n'est pas encore officiellement approuvé au Canada, mais on sait déjà que le gouvernement fédéral a réservé 20 millions de doses du précieux liquide. Peu coûteux et facile à stocker, cet autre vaccin pourrait changer la donne. Tout comme les autres vaccins, il a été mis au point à la vitesse grand V. Tonia Thomas et Rachel Colin-Jones, de l'Université d'Oxford, expliquent pourquoi et comment cet exploit scientifique a été rendu possible. Habituellement, les différentes phases d’essai sont menées séparément, en prenant le temps de préparer les protocoles, les demandes de financement et d'approbation entre chaque étape. Or pour le vaccin d'Oxford, des essais combinés de phase 1 et 2 et de phase 2 et 3 ont eu lieu afin d’accélérer le processus. «Cela ne veut pas dire que nous sautons des étapes, mais que nous lançons l’étape suivante dès que nous avons suffisamment de données sur la phase précédente et qu’elles ont été examinées par un comité indépendant», précisent les scientifiques. De plus, lorsque la Covid-19 est apparue, les chercheurs d'Oxford travaillaient déjà sur un vaccin semblable depuis 10 ans et il avait été testé avec succès pour d'autres maladies, dont le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), également causé par un coronavirus.

Une des conséquences de la pandémie de coronavirus est qu’elle nous confronte à notre mortalité, écrit Catherine Amiot, de l’UQAM. «Nous sommes non seulement vulnérables aux maladies, mais nous pouvons aussi en partager avec d’autres animaux.» Cette réalité a un côté menaçant, dit-elle, mais elle peut également permettre une meilleure compréhension de nous-mêmes, un aspect sur lequel la recherche commence à peine à se pencher. «D'un point de vue biologique, l’humain est un animal.» Des recherches récentes montrent que les humains peuvent s’identifier aux autres animaux et être solidaires avec eux. Cette meilleure compréhension peut non seulement affecter nos interactions avec les animaux, mais aussi avec les autres humains. «Comprendre les diverses manières dont nous sommes en relation avec les animaux pourrait nous aider à créer des sociétés plus inclusives». 

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

Le vaccin d'Oxford fonctionne en acheminant la séquence génétique de la protéine de pointe du SRAS-CoV-2 aux cellules de l'organisme. Université d'Oxford

Vaccin d’Oxford : voici comment il a été développé en un temps record

Tonia Thomas, University of Oxford; Rachel Colin-Jones, University of Oxford

Ce qui prend normalement des décennies a été réalisé en 12 mois, sans faire de concession.

Les liens entre l'humain et l’animal peuvent avoir des effets bénéfiques sur la société. Shutterstock

Voici comment notre vision des animaux influence notre lien avec eux

Catherine Amiot, Université du Québec à Montréal (UQAM); Brock Bastian, University of Melbourne

La façon dont les humains se connectent aux animaux est liée à celle dont nous interagissons avec les autres humains. La compréhension de ces relations peut contribuer à des sociétés plus inclusives.

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