Dix mois après le début de la pandémie, il semble que le Québec répète les mêmes erreurs qu’au printemps dernier avec les mêmes résultats : les CHSLD et autres RPA sont redevenus des foyers d’éclosion, les employés s’y promènent encore d’un établissement à l’autre, et d’une zone chaude à une zone froide, pour éviter les «ruptures de services». Des patients hospitalisés pour divers problèmes contractent la Covid et parfois, en meurent. Les taux de mortalité demeurent élevés, les taux d’infections aussi.

Et pourtant, le Québec impose les mesures de confinement parmi les plus sévères du monde occidental. Un couvre-feu est venu s’ajouter la semaine dernière à une panoplie d’interdictions qui ont commencé, dès octobre, par la fermeture des musées, restos et gyms et par le repli obligatoire dans sa «bulle familiale». Pourquoi tant de sévérité envers les citoyens, et tant de clémence envers les ratés du système? Celles du traçage? Du dépistage?, demande Normand Mousseau, professeur à l’Université de Montréal, qui livre dans cet article une critique acerbe des mesures imposées par Québec, parfois sans fondement scientifique, mais toujours «les yeux rivés sur les sondages». «Malgré son coût social important, l’approche québécoise réussit moins à protéger les personnes à risque qu’ailleurs au Canada.» Des solutions existent. «Mais le gouvernement du Québec, comme beaucoup d’autres, semble piégé par la stratégie de coercition menée depuis le mois de mars.» 

Joe Biden devient président des États-Unis aujourd’hui, lors d’une investiture qui ne ressemblera à aucune autre: Washington s’est blindée afin de ne pas revivre le chaos de l’assaut du Capitole, la semaine dernière. Pourquoi ne pas profiter de ce changement de garde pour revoir le processus par lequel les grands électeurs de chaque État déterminent qui a gagné l’élection présidentielle?, demande James Krapfl, de l’Université McGill. «Tous les quatre ans, des commentateurs majoritairement libéraux affirment qu’il est profondément injuste que les votes dans les États peu peuplés comptent plus que ceux des États densément peuplés.» Le problème n’est pas le collège électoral en tant que tel, écrit-il, mais le principe du «winner-takes-all» qui ne reflète pas la diversité d’opinion des électeurs. «Pourquoi ne pas éliminer complètement ce principe et répartir simplement les électeurs de chaque État proportionnellement au vote populaire dans cet État?» Mais les propositions visant à abolir le collège électoral sont finalement irréalisables, conclut-il. «Il n’est pas dans l’intérêt d’un nombre suffisant d’États de voter pour l’amendement constitutionnel nécessaire. Mais qui peut s’opposer au principe selon lequel chaque vote devrait compter?» 

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  • La série globale Océans 2021 a été lancée un peu avant les Fêtes dans tout le réseau de The Conversation. Notre premier article traitait des défis de l’océan Arctique face aux changements climatiques. Nous poursuivons avec l’Atlantique, moteur de la circulation océanique et mémoire de la folle course à la morue. On y explique la genèse de la prise de conscience de la surexploitation des ressources de la mer, après l’effondrement du stock de morue en Atlantique Nord, devenu depuis un cas d’école. 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

An empty Turcot Interchange is shown in Montreal, Saturday, January 9, 2021, as the COVID-19 pandemic continues in Canada and around the world. The Quebec government has imposed a curfew to help stop the spread of COVID-19 starting at 8 p.m until 5 a.m and lasting until February 8.THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes. La Presse Canadienne/Graham Hughes

Gestion de la pandémie au Québec : confinement sévère, résultats mitigés

Normand Mousseau, Université de Montréal

Depuis le début de la pandémie, Québec multiplie les restrictions aux droits fondamentaux en les justifiant par l’urgence sanitaire. Il offre rarement une explication crédible pour les justifier.

Le Président élu Joe Biden parle de la pandémie COVID-19 à Wilmington, au Delaware, le 14 janvier 2021. (AP Photo/Matt Slocum)

Alors que Joe Biden devient président, voici comment réformer le collège électoral

James Krapfl, McGill University

Le débat sur le collège électoral oppose ceux qui souhaitent un président choisi selon le vote populaire à ceux qui pensent que les intérêts des petits et des grands États doivent être équilibrés.

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À lire en anglais sur The Conversation Canada