L'histoire se répète chaque printemps. La fonte des neiges et les pluies diluviennes font craindre les inondations. Plusieurs rivières sont actuellement sous haute surveillance au Québec. Personne ne veut revoir une catastrophe comme celle de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, où la rupture d'une digue a forcé l'évacuation de 6000 personnes en 2019. Certains sinistrés attendent toujours d'être indemnisés et d'autres ont appris qu'ils ne le seraient jamais. Mais comment fonctionne cette aide? Qui est assuré ou non? À l'aide de différents scénarios, Mathieu Boudreault, de l'UQAM, explique qui paie pour quoi lors d'inondations au Québec et comment fonctionne le programme d'aide financière aux sinistrés. «Alors qu’il était possible avant 2019 d’avoir droit aux montants maximums prévus pour la reconstruction lors de chacune des inondations, la réforme du programme introduite en avril 2019 limite les indemnités versées dans le temps», écrit-il. Son article nous apprend qu'une bonne partie des coûts sont transférés vers les sinistrés. «On peut se demander si cette réforme encouragera la relocalisation et la diminution du risque», écrit l'auteur. D'autant plus que les  inondations risquent d'être plus fréquentes. «L’urbanisation croissante et les changements climatiques poussent les coûts des inondations à la hausse au Canada comme ailleurs, ce qui accentue la pression sur les gouvernements et l’industrie de l’assurance afin de trouver des solutions viables à long terme.»

Certaines personnes sont particulièrement douées pour reconnaître les visages. Ce sont des «super-physionomistes» ou «super-reconnaisseurs». Capables d'identifier un suspect même sur l'image floue d'une caméra de surveillance, elles sont souvent embauchées par des corps policiers. Existe-t-il des aptitudes semblables pour la reconnaissance de la voix ? C'est ce que s'est demandé Ryan Jenkens, de l'Université de Greenwich, au Royaume-Uni. Avec d'autres chercheurs, il a vérifié si les super-physionomistes étaient aussi doués en reconnaissance vocale, afin de voir s'il existait aussi des super-reconnaisseurs de voix. Ils ont soumis quatre groupes de participants à différents tests de mémoire vocale. «Ceux qui possédaient des compétences exceptionnelles en matière de mémoire des visages, de correspondance des visages, ou les deux, surpassaient ceux qui avaient des compétences typiques en matière de mémoire et de correspondance des voix. Cela laisse entrevoir la possibilité qu’il existe bel et bien des super-reconnaisseurs de voix», écrit Jenkens. Ces personnes seraient utiles pour la police dans les cas de surveillance téléphonique, d’enlèvement, de fraude, de chantage et d’opérations antiterroristes, lorsque des extraits de voix sont parfois les seules preuves disponibles.

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

Une voiture est submergée par les eaux de crue, le mercredi 1er mai 2019, à Ste-Marthe-sur-le-Lac, au Québec. LA PRESSE CANADIANE/Ryan Remiorz

Inondations au Québec : qui paie pour quoi et comment

Mathieu Boudreault, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Le programme d’aide pour les victimes d’inondation transfère une bonne partie des coûts vers les sinistrés. On peut se demander si elle encouragera la relocalisation et la diminution du risque.

Ces super-reconnaisseurs sont souvent engagés dans de nombreuses agences de détectives, et par la police. shutterstock

Ils excellent dans la reconnaissance des visages et des voix. Ce sont les « super-reconnaisseurs »

Ryan Jenkins, University of Greenwich; David James Robertson, University of Strathclyde ; Josh P Davis, University of Greenwich

La recherche montre qu’il pourrait y avoir un lien entre différents mécanismes dans le cerveau qui, en travaillant ensemble, conduisent à ce type de capacité supérieure.

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