La pandémie a révélé les profondes inégalités dans le système scolaire, et cela a été particulièrement flagrant pour l'enseignement en ligne. Alors que l’Ontario a pris les devants dès la fermeture des écoles en dotant les élèves qui en avaient besoin d’équipements informatiques et en ouvrant les réseaux WIFI des écoles, le ministère de l’Éducation du Québec a opté pour la voie du laisser-faire, n’obligeant pas les écoles à poursuivre l’enseignement. «Cela revenait à permettre aux écoles qui le pouvaient de le mettre en oeuvre, et aux écoles qui ne le pouvaient pas, de ne pas le faire. C’est donc sanctionner les inégalités numériques et scolaires en place, plutôt que de les prendre en considération», croit Simon Collin, professeur à l’UQAM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l'équité numérique en éducation.

Déjà considérable, l’écart entre les écoles privées et publiques n’a fait que s’agrandir, selon l’auteur. «Les écoles privées, leurs élèves et leurs familles étaient mieux disposés à assurer la continuité pédagogique. Ils n’ont d’ailleurs pas attendu le ministère pour aller de l’avant», fait remarquer le chercheur. De leur côté, les écoles publiques, malgré les efforts et initiatives mises en place dans certaines d'entre elles, ont davantage pâti du manque de réactivité du ministère, faute d’avoir des conditions équivalentes. «L’écart, en toute logique, devrait continuer de se creuser à la rentrée puisque les écoles privées et publiques ne partiront pas du même point en termes d’apprentissages réalisés durant le confinement.»

Les symptômes de la Covid-19 varient énormément d’une personne à l’autre, on le sait. Dans certains cas, elle ne provoque aucun symptôme alors que dans d’autres, elle met la vie en danger. Bien que de nombreux facteurs contribuent à augmenter les risques de développer une forme grave de la maladie, la réponse du système immunitaire — l’inflammation — explique pourquoi certaines personnes vulnérables tombent si malades, écrit Sheena Cruickshank, de l’Université de Manchester. «Plus précisément, nous constatons que les risques associés au diabète, à l’obésité, à l’âge et au genre sont tous liés au fonctionnement irrégulier du système immunitaire lorsqu’il est confronté au virus», dit-elle. Une caractéristique commune à de nombreux patients qui développent une forme grave de la Covid-19 est une atteinte pulmonaire sévère causée par une réponse immunitaire trop vigoureuse. C’est ce qu’on appelle la «tempête de cytokines». «Les gens sont différents face à la Covid-19. Plus nous comprendrons ces différences et ces vulnérabilités, plus nous pourrons cibler le meilleur traitement pour chaque patient», et administrer le meilleur vaccin. 

À lire aussi:

  • On entend souvent dire que les personnes âgées ont « besoin de moins manger ». Or, cela pave la voie à la dénutrition, expliquent Anaïs Cloppet-Fontaine et Agathe Raynaud Simon, de l'Université de Paris, qui reviennent sur les liens entre alimentation et vieillissement. Elles nous mettent en garde contre plusieurs idées reçues et nous expliquent l’importance d’adapter notre régime alimentaire à notre âge.

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Face aux inégalités numériques, elles-mêmes enchâssées dans les inégalités scolaires et sociales, ne rien faire, même sous prétexte de ne pas les exacerber, c’est déjà contribuer à les maintenir. shutterstock

Il est plus que temps de prendre au sérieux les inégalités numériques et scolaires

Simon Collin, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Il aura fallu un contexte extrême comme la pandémie pour qu’on accorde aux inégalités numériques et scolaires l’attention qu’elles méritent. Mais est-on prêt à faire face à un reconfinement potentiel?

Une caractéristique commune à de nombreux patients qui développent une forme grave de la COVID est une atteinte pulmonaire sévère causée par une réponse immunitaire trop vigoureuse. shutterstock

L’inflammation : le facteur clé qui explique les formes graves de Covid-19

Sheena Cruickshank, University of Manchester

Bien que de nombreux facteurs font augmenter les risques de développer une forme grave de la maladie, l’inflammation explique pourquoi certaines personnes vulnérables tombent si malades.

En prenant de l’âge, certains aspects de l’alimentation doivent faire l’objet d’une attention particulière. Shutterstock

Nutrition : pour bien vieillir, il faut adapter son alimentation à son âge

Anaïs Cloppet-Fontaine, Région Île-de-France; Agathe Raynaud Simon, Université de Paris

Au cours de l’existence, notre statut nutritionnel change, ce qui signifie qu’il faut faire varier notre alimentation en fonction de notre âge. Et s’affranchir des idées reçues.

En anglais sur The Conversation Canada