En cette veille de Noël, on ne parle que de lui, et voilà pourquoi on vous invite à lire -ou relire- cet article sur le variant Omicron : sa transmissibilité (accrue), sa virulence (moindre), et sa capacité à échapper aux vaccins (toujours incertaine). Les nouvelles du front sont tout de même rassurantes: les taux d’hospitalisations, partout dans le monde, n’ont rien à voir avec ceux des premières vagues. 

Noël sera célébré plus modestement cette année, mais cette fête demeure toujours associée aux rassemblements et à l’alcool, écrit Matthew Robert Anderson, de l’Université Concordia. Pas étonnant que les moyens de pression des employés de la SAQ se soient déroulés en novembre et en décembre et que les gens voyaient avec effroi les étagères se vider! Ce lien existe depuis très longtemps, depuis Les Saturnales, dans l’antiquité romaine, une fête en l’honneur du dieu Saturne, où la consommation excessive d’alcool était de mise. Grâce à la culture pop, la fête reste intimement associée à l’alcool. Mais elle est aussi l’occasion de songer aux inégalités sociales, écrit l’auteur. «Cette année, l’apocalypse, l’alcool et Noël se rejoignent une fois de plus au beau milieu de crises environnementales et sociales.» 

En plus d’être une bonne occasion de prendre quelques verres, les fêtes de fin d’année sont également synonymes de retrouvailles familiales. Mais pour ceux qui ont des relations difficiles avec leurs frères, sœurs, parents ou leur famille élargie, cette période peut être stressante et complexe émotivement, écrit Kristina Sharp, de l’Université de Washington. Elle explique ce qu’est l’éloignement familial, que vit près d’un tiers des adultes. «Il s’agit d’un processus continu dont le degré varie. L’éloignement est volontaire et intentionnel. Il ne survient pas par accident ou par simple perte de contact.» Les gens ne choisissent pas de s’éloigner sans raison. «On parle d’une accumulation de conflits et de situations négatives.» Quoi qu’il en soit, conclut-elle, l’éloignement est stressant et stigmatisant, même s’il peut être une solution saine à un environnement malsain. 

En cette veille du lancement tant attendu du télescope spatial James Webb, les avancées dans le domaine aérospatial sont au cœur des discussions scientifiques. Or, il n’empêche que l’observation des étoiles et la recherche dans le domaine de l’astronomie seront bientôt entravées par une augmentation effrénée du nombre de satellites dans le ciel nocturne. Par ailleurs, Samantha Lawler, physicienne à l'Université de Regina, soulève que les coûts environnementaux de cet accroissement ne sont pas encore bien compris. En effet, à l'heure actuelle, aucune réglementation ne limite la pollution lumineuse, la pollution atmosphérique ou le risque de collision entre satellites dans l’orbite terrestre basse. Selon l’auteure, «nous ne pouvons pas accepter la perte mondiale de l’accès au ciel nocturne, que l’être humain a pu observer et avec lequel il a pu se connecter depuis les débuts de son existence». Une prise de conscience de la part des entreprises concernées, dont SpaceX, est nécessaire. Corps céleste ou satellite? À vos télescopes, pendant qu’il est encore temps… 

Sur une note artistique, Felicity T.C. Hamer, de l’Université Concordia, nous a parlé déjà de l’impact de la photographie spirite dans les rituels de deuil, au 19e siècle. Il s’agit d’une photographie sur laquelle on a surexposé, souvent de manière translucide, des portraits d’êtres chers. «La photographie a toujours eu un rapport avec le spiritisme, car elle ne montre pas ce qui est, mais plutôt ce qui a été», écrit l’auteure, qui explore dans ce nouvel article la croyance profonde, à cette époque, que l’esprit survit au décès, rendant possible le maintien de liens et d’une communication entre les défunts et les vivants. «Les photographies spirites avaient le potentiel de devenir de véritables objets de mémoire profondément personnels et enchanteurs. Elles étaient certainement aussi des messages d’amour à l’intention des défunts.» 

Et si l’art pouvait devenir un moteur de transition écologique? Au fil des dernières décennies, les nouvelles pratiques en matière d’art, de design et d’architecture ont contribué à faire prendre conscience du gaspillage, de la pollution et du réchauffement planétaire, écrit Carmela Cucuzzella, de l’Université Concordia. Avec ses collègues, elle répertorie les projets artistiques et architecturaux ainsi que de design dans les lieux publics qui visent à sensibiliser à la crise environnementale. Elle cite «Ice Watch», une installation de l’artiste Olafur Eliasson, comme un exemple éloquent: on voit 12 énormes blocs de glace détachés de leur calotte glaciaire. «Malgré sa simplicité, cette œuvre a permis aux gens de ressentir immédiatement la réalité des changements climatiques. Elle les a aidés à appréhender directement et personnellement la crise climatique.» 

Sur ce, chères lectrices et chers lecteurs, toute l'équipe de La Conversation vous souhaite de très joyeuses fêtes. Nous nous retrouvons au début janvier, où nous continuerons, à notre plus grand plaisir, à diffuser et faire rayonner le savoir universitaire. Entre temps, nous vous invitons à rester à l’affût; nos 5 articles les plus lus de la dernière année seront mis en lumière sur notre site, quotidiennement, dès lundi prochain.

Bonne lecture, soyez prudents, et à très vite !

Mélissa Khadra

Cheffe de section en science, santé et environnement

La présence du variant Omicron a été confirmée sur tous les continents, sauf en Antarctique. (Pixabay/Canva)

Tout sur Omicron : sa transmissibilité, sa virulence et sa capacité à échapper aux vaccins

Dasantila Golemi-Kotra, York University, Canada

L’une des raisons pour lesquelles le variant Omicron se distingue des autres est le nombre considérable de mutations dans la protéine spike. Mais cela en fait-il un super-variant ?

Le lien étroit qui existe entre Noël et l’alcool remonte aux origines de cette fête. Shutterstock

Noël, Bacchus et apocalypse : un cocktail très ancien

Matthew Robert Anderson, Concordia University

Le lien étroit qui existe entre Noël et l’alcool remonte aux origines de cette fête. Cette année, les deux se rejoignent au beau milieu de crises environnementales et sociales.

Près de 70 millions de personnes aux États-Unis déclarent être éloignées d'un membre de leur famille. Shuterstock

Pourquoi s'éloigne-t-on de sa famille ? Une spécialiste des relations humaines décrit le problème

Kristina Scharp, University of Washington

On pense souvent, à tort, que l’éloignement familial résulte d’un événement particulier. Au contraire, il s’agit souvent de problèmes permanents.

Les satellites Starlink sont bien visibles dans le ciel nocturne. Shutterstock

Dans le ciel, un point lumineux sur quinze sera bientôt un satellite

Samantha Lawler, University of Regina

Les mégaconstellations de satellites encombreront visuellement le ciel nocturne, perturbant la recherche astronomique. Et les dommages environnementaux causés par ces satellites sont encore inconnus.

Une photographie spirite prise par William Hope, autour de 1920. (National Media Museum Collection/Flickr)

La photographie spirite capte à la fois l'amour, le deuil et la nostalgie

Felicity T. C. Hamer, Concordia University

Les photographies spirites peuvent nous paraître étrangers aujourd’hui, mais elles ont eu un impact notable sur les personnes endeuillées du XIXᵉ siècle qui ont commandé ces portraits.

“ Ice Watch ”, une installation de l'artiste islando-danois Olafur Eliasson, montre 12 blocs de glace récoltés dans un fjord, à Londres, en décembre 2018. (Sarflondondunc/Flickr)

L’art écologique, le design et l’architecture peuvent être des agents du changement

Carmela Cucuzzella, Concordia University

Qu’il s’agisse d’installations de glace ou de projections d’art générées à partir de relevés de la qualité de l’air, les artistes proposent des expériences fortes qui font réagir sur l’environnement.

À lire en anglais sur The Conversation Canada

 
 

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