L’utilisation massive de pesticides, qui aboutissent trop souvent dans les écosystèmes naturels, est un enjeu majeur qui suscite l’intérêt de plusieurs biologistes québécois. Parmi ceux-ci, Valérie Langlois, chercheuse en écotoxicogénomique à l’INRS, et son équipe, se penchent sur les effets indirects d’un insecticide utilisé pour tuer les insectes piqueurs sur les grenouilles. Cet insecticide, le Bti, est dit «biologique», puisqu’il est composé d’une bactérie dont les toxines présentent des propriétés mortelles pour les larves de mouches noires et de moustiques. Ces larves étant aquatiques, le Bti est souvent appliqué directement dans les petites étendues d’eau, comme les étangs, dans lesquels vivent également d’autres espèces, comme des têtards de grenouilles. Bien que les effets du Bti sur la santé des amphibiens varient entre les espèces et entre les expériences, les auteurs appellent à la précaution: «nous recommandons que les activités d’épandage dans les écosystèmes riches en amphibiens soient ciblées et réduites au minimum, en tenant compte des périodes sensibles durant la vie des grenouilles, soit la période de reproduction et de développement des œufs en de jeunes grenouilles métamorphosées». 

Leur mémorable party à bord d’un avion de Sunwing a fait les manchettes autour du monde et Justin Trudeau les a qualifiés d’«Ostrogoths». Nous parlons bien entendu des jeunes Québécois qui se sont envolés vers Cancún au début du mois de janvier. Une quinzaine d’entre eux ont été qualifiés «d’influenceurs», terme que l’on peut définir comme un «leader d’opinion très actif sur les médias socionumériques où il partage ses intérêts et son quotidien avec sa communauté», écrit Nataly Levesque, doctorante en administration des affaires à l’Université Laval. Elle s’intéresse à la relation d’engagement entre les influenceurs et leurs abonnés sur ces médias. Une relation parasociale s’installe, quasi religieuse. «À son apogée, l’abonné devient un «abonné-évangéliste». Cet individu croit en son influenceur avec une telle ferveur qu’il en fait la promotion auprès de son entourage. Il devient un influenceur de son influenceur en endossant ses gestes, en adhérant à ses idées et en consommant les marques mises de l’avant.» Cela dit, les «influenceurs» du vol Sunwing risquent de perdre gros auprès des marques et des admirateurs qui les appuyaient, leur dernière aventure en ayant exaspéré plus d’un. 

Que vous en soyez conscients ou non, vous interagissez avec des nanoparticules, souvent inoffensives, de manière quotidienne. En effet, les pneus de vos voitures renferment du noir de carbone, nanoparticules utilisées pour les renforcer et améliorer leur résistance à l’usure. Les pilules que vous avalez pour atténuer votre mal de tête sont également recouvertes de nanoparticules de titane ou de silice. Plus récemment, les nanoparticules graisseuses contenues dans les vaccins à ARN messager contre la Covid-19 ont suscité, à tort, la méfiance chez certaines personnes. Plus précisément, «ces liposomes servent au transport des protéines de matrice du virus vers les endroits où elles peuvent interagir avec le système immunitaire et déclencher la production d’anticorps». Keroles Riad et Sylvie Ouellette, chimistes à l’Université Concordia, espèrent dissiper ces inquiétudes en apportant un éclairage sur les nombreuses applications bénéfiques de ces minuscules particules, plusieurs dizaines de milliers de fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu. 

À lire aussi:

  • Une étude, publiée dans la prestigieuse revue scientifique PNAS, se penche sur l’histoire de la planète Mars. L’équipe de Frédéric Schmidt, de l’Université Paris-Saclay, a démontré, grâce à des modélisations, qu’il y a environ 3 milliards d’années, au moment où la vie apparaissait sur Terre, un océan d’eau liquide recouvrait environ 20 % de Mars. Les conditions auraient donc pu être favorables à l’émergence de la vie sur la planète rouge. Bien que cette étude n’en apporte pas la preuve, on en apprendra peut-être davantage grâce au robot chinois Zhurong, qui a atterri dans la région de cet ancien océan en mai dernier. 

Bonne lecture !

Mélissa Khadra

Cheffe de section en science, santé et environnement

L'utilisation de l'insecticide Bti doit être réalisée avec précaution, afin de limiter ses impacts indirects sur les amphibiens. La photo illustre des oeufs de moustiques reposant à la surface d'un étang. Shutterstock

Des toxines de bactéries utilisées pour éliminer les insectes piqueurs : solution efficace avec effets collatéraux ?

Valérie S. Langlois, Institut national de la recherche scientifique (INRS); Juan Manuel Gutierrez-Villagomez, Institut national de la recherche scientifique (INRS); Madelaine Empey, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Vance L Trudeau, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

L’utilisation de l’insecticide Bti, dit « biologique » en raison de la bactérie qui le compose, soulève la controverse ici et ailleurs. Quels sont ses effets indirects sur les écosystèmes ?

La saga Sunwing a mis en évidence le rôle des influenceurs, pour le pire dans ce cas. Néanmoins, ils sont perçus comme des modèles en qui leurs abonnés se reconnaissent ou auxquels ils aspirent à rassembler. (Unsplash/Mateus Campo Felipe)

Au-delà de la saga Sunwing, comment comprendre le phénomène des influenceurs ?

Nataly Levesque, Université Laval

Les influenceurs comblent des besoins affectifs et d’informations. Ils sont perçus comme des modèles en qui leurs abonnés se reconnaissent ou auxquels ils aspirent à rassembler.

Nous interagissons chaque jour et de multiples façons avec les nanoparticules. Shutterstock

Vaccins ARN messager : les nanoparticules font partie intégrante de notre quotidien et il ne faut pas en avoir peur

Keroles Riad, Concordia University; Sylvie Ouellette, Concordia University

Les humains interagissent avec les nanoparticules depuis des millénaires, et nous utilisons quotidiennement des dispositifs basés sur les nanotechnologies.

À lire sur The Conversation France

  • De l’eau sur Mars ? Mieux, c’était un océan…

    Frédéric Schmidt, Université Paris-Saclay

    Au moment où la vie apparaissait sur Terre, un vaste océan d’eau liquide aurait recouvert une partie importante de Mars. Découvrez les résultats de cette nouvelle étude en exclusivité.

À lire en anglais sur The Conversation Canada

 

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