«Il y a quelque chose qui cloche chez les militaires canadiens.» C’est ainsi que Karyne Gélinas, de l’Université St-Mary’s, résume ses dix années dans les Forces armées canadiennes, qui sont au coeur de son projet doctoral. «Mes recherches depuis que j’ai quitté l’armée m’ont amené à conclure que l’armée favorise inconsciemment une culture d’inconduite sexuelle, d’abus de pouvoir, d’adultère et du secret. Tout le monde sait que ça passe, mais tout le monde se tait.»

L’actualité récente lui donne raison avec les démissions de plusieurs hauts gradés de l’armée pour inconduite sexuelle, dont le général Jonathan Vance, chef d'état-major des forces armées canadiennes. «Ces comportements sont aussi bien le fait des hommes que des femmes», écrit celle qui a déjà déposé une plainte pour inconduite. Si un changement de culture est nécessaire, le problème ne se réglera pas par la multiplication des règles et des politiques. Il faut une approche différente. Et sortir de ce que l’auteure qualifie de «prison du psychisme», soit une structure de pouvoir inconsciente qui agit comme une mesure de contrôle. «Elle emmène une organisation à devenir dysfonctionnelle, contre-productive, inefficace, perturbatrice ou déstabilisante.» Une telle prison est invisible. Et pour changer la culture de l'armée, il faudra d'abord reconnaître son existence.

Marcher est devenu pour plusieurs d’entre nous une des seules activités encore possibles pour voir ses amis, connaissances, voire collègues. Justement, l’activité physique -marche, mais aussi vélo - est en effet de plus en plus prisée, en ces temps de travail obligatoire à la maison, pour rencontrer ses collègues et faire avancer ses dossiers. Les «réunions actives» sont un moyen éprouvé pour améliorer les relations de travail et la créativité, entre autres, écrivent Valérie Hervieux et Caroline Biron, de l'Université Laval. Ces chercheuses en management, dont l'une - Valérie - est aussi kinésiologue, ont réalisé une étude où les participants étaient invités à tenir une réunion en pédalant sur un vélo stationnaire. Résultat : ils étaient aussi concentrés et attentifs que dans une réunion assise. «Leur niveau de stress était considérablement moins élevé et la fatigue ressentie dans les heures suivant la rencontre active était aussi moins élevée, écrivent les auteures. L’activité physique a eu un effet énergisant sur les participants».

À lire aussi:

  • Votre chien peut-il -vraiment- vous parler? demandent Mélissa Berthet et Léo Migotti, de l’École normale supérieure. Ils ont analysé les vidéos très populaires de deux chiennes, Stella et Bunny, présentées comme étant capables de parler à leur maîtresse, à l’aide d’un clavier, où chaque bouton correspond à un mot. «Ces vidéos ne prouvent rien et laissent une très grande part à l’interprétation humaine.» Mais le dossier n'est pas clos pour autant! Des études scientifiques sont en cours. À suivre! 

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le vice-amiral Haydn Edmundson dirige le commandement du personnel militaire, qui lui donne autorité sur la carrière des militaires reconnus coupables d’inconduite sexuelle. Accusé d’avoir agressé sexuellement une subordonnée, il est en congé avec solde pour une durée indéterminée. La Presse Canadienne/Justin Tang

Inconduite sexuelle, abus de pouvoir et secret : voici ce dont j’ai été témoin dans l’armée canadienne

Karyne Gélinas, Saint Mary’s University

Il y a quelque chose qui cloche chez les militaires canadiens. Et il est nécessaire de comprendre plus profondément comment persistent dans l’armée les inégalités et les inconduites.

Une ambiance plus décontractée se fait ressentir lors de réunions actives et cela pourrait favoriser davantage les interactions sociales entre collègues. Shutterstock

Se réunir en marchant pour améliorer la créativité et les relations de travail

Valérie Hervieux, Université Laval; Caroline Biron, Université Laval

Les réunions actives réduisent le stress pendant les rencontres et diminuent la fatigue habituellement ressentie dans les heures suivant celles-ci.

À lire sur The Conversation France

  • Des chiens qui parlent, vraiment ?

    Mélissa Berthet, École normale supérieure (ENS) – PSL; Léo Migotti, École normale supérieure (ENS) – PSL

    Des chiennes qui arrivent à communiquer avec leur maitresse à l’aide d’un clavier, c’est ce que l’on voit dans différentes vidéos sur Internet, mais cela signifie-t-il que les chiens peuvent parler ?

À lire en anglais sur The Conversation Canada

  • As Asian Canadian scholars, we must #StopAsianHate by fighting all forms of racism

    Cary Wu, York University, Canada; Abidin Kusno, York University, Canada; Ann H. Kim, York University, Canada; Carol Liao; Dennis Kao, Carleton University; Guida Man, York University, Canada; Hae Yeon Choo, University of Toronto; Jing Zhao, University of British Columbia; Min Zhou, University of Victoria; Muyang Li, York University, Canada; S. Harris Ali, York University, Canada; Sibo Chen, Ryerson University; Sida Liu, University of Toronto; Weiguo Zhang, University of Toronto; Zhifan Luo, University at Albany, State University of New York

    Fifteen Asian academics discuss the roots of anti-Asian racism and limits of multiculturalism in Canada while charting a path forward.