Joe Biden est devenu officiellement hier le 46e président des États-Unis, mettant fin à quatre ans de mensonges et de chaos à la Maison-Blanche. Dans son discours, il a rappelé à quel point la démocratie est fragile et qu'il fallait en prendre soin. Certes, les années Trump lui ont porté un dur coup, mais il est possible de la rebâtir, écrivent Paul R. Carr, de l'Université du Québec en Outaouais et Gina Thésée, de l'UQAM.

Cependant, changer de président ne suffira pas. La démocratie ne tient pas seulement aux élections et au transfert pacifique du pouvoir, elle doit être repensée en profondeur, et ce, partout sur la planète, disent les chercheurs. Ils plaident pour une démocratie plus engagée, inclusive et qui s’attaque de front aux enjeux importants. Selon eux, les gouvernements devraient présenter leur performance sur chacun des indicateurs d'une bonne santé démocratique comme la justice sociale, le racisme, le sexisme, la pauvreté et l'environnement. «Le statu quo n’est plus une option. En tant que citoyens, nous devons faire pression pour que s’ouvre une vaste discussion sur les fondements de la démocratie et que des engagements soient pris pour l’assainir.» Bref, il ne suffit plus aux Américains de simplement affirmer qu'ils sont la plus grande démocratie de la planète, ils doivent maintenant le démontrer.

Bien que la pandémie de Covid-19 ait fait la une de l’actualité en 2020, l’année a également été caractérisée par de nouvelles dénonciations #MoiAussi. En Turquie, en Égypte ou en Iran, le mouvement a permis aux femmes de faire des gains juridiques et d’amorcer une véritable prise de conscience, dit Danielle McNabb, de l’Université Queen’s. Globalement, le mouvement a fait des petits et a libéré les paroles des femmes. «Cela fait maintenant plus de trois ans que les mots-clics #MeToo et #MoiAussi sont nés sur Twitter. Et les femmes et les filles du monde entier continuent à utiliser les médias sociaux pour partager les violences sexuelles qu’elles ont subies.» Selon l'auteure, en rendant visible cette réalité, le mouvement fait avancer non seulement les femmes qui dénoncent, mais aussi les sociétés. S’il y a encore du chemin à parcourir, le renforcement de la protection juridique des victimes d’agressions sexuelles est une belle façon de commencer 2021, écrit l’auteure.

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

La Garde nationale américaine encercle le Capitole une semaine après que des partisans de Donald Trump l'aient prise d'assaut. AP Photo/Andrew Harnick

Les années Trump ont porté un dur coup à la démocratie – voici comment la rebâtir

Paul R. Carr, Université du Québec en Outaouais (UQO); Gina Thésée, Université du Québec à Montréal (UQAM)

La démocratie a besoin d’être réformée et ce n’est pas seulement en changeant de dirigeant que l’on y arrivera. Il faut aussi repenser le système qu’il défend.

Une manifestante lance des slogans pendant une manifestation dans le centre d’Istanbul pour dénoncer la violence contre les femmes en Turquie, le 25 novembre 2020. AP Photo

#MoiAussi en 2021 : partout dans le monde, les femmes poursuivent la lutte contre la violence sexuelle

Danielle McNabb, Queen's University, Ontario

De nouvelles prises de conscience #MoiAussi émergent partout dans le monde, permettant aux filles et aux femmes de briser le tabou de la violence sexuelle.

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