The Conversation

La COP28 s’est conclue plus tôt cette semaine, à Dubaï, avec les habituelles tensions dramatiques de ces sommets internationaux sur le climat, une déclaration malencontreuse de l’hôte, Sultan al-Jaber, et la présence record de quelque 5000 lobbyistes pro énergies fossiles.

Le bilan de cette COP varie selon si l'on voit le verre à moitié plein, ou à moitié vide. «Mais au moins, il y a un verre et un contenu», écrit Alexandre Lillo, de l'UQAM, et ses collègues des universités Laval et Ottawa, qui nous font parvenir une fois de plus cette année leur bilan. «Il y a eu des avancées notables, même si l’ambition sur les énergies fossiles a été limitée alors que le temps presse.» Le texte final mentionne pour la première fois toutes les énergies fossiles, et appelle à tripler la capacité des énergies renouvelables au niveau mondial. «L’accord de Dubaï est donc inédit, écrivent les auteurs, mais il n'apparaît pas historique dans la mesure où l’urgence climatique suppose des décisions plus ambitieuses, courageuses et contraignantes.»

Les technologies de captage et stockage (CSC), ou d’élimination de dioxyde de carbone (EDC) pour réduire l’impact des combustibles fossiles ont été souvent mentionnées durant cette COP28. Mais la littérature scientifique est sans équivoque, écrit Damon Matthews, de l’Université Concordia: ces deux méthodes sont complexes et coûteuses et ne permettent pas de réductions des émissions à court terme. «Notre priorité immédiate doit être de parvenir à une baisse significative et rapide de l’utilisation mondiale des énergies fossiles au cours de cette décennie.» 

À lire aussi:

  • Comment éventuellement instaurer une paix durable à Gaza? Julien Tourreille et Charles-Philippe David, de l'UQAM, analysent une solution potentielle: la mise en place d'une administration transitoire à Gaza qui impliquerait la création d'une force de maintien de la paix dotée d'un mandat fort du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle aurait trois objectifs : assurer la sécurité, œuvrer à la reconstruction et jeter les bases d'une stabilité politique et d'un développement économique dans la région. «Les pertes horribles et incessantes de vies humaines nous obligent à faire preuve d’ambition.» 
  • Le budget de la police de Montréal continue de gonfler. La Ville y a injecté cette année plus d’argent frais que n’importe quelle autre grande ville canadienne. Pourquoi une telle générosité alors que le transport en commun subit des compressions majeures? Les explications de Ted Rutland, de l’Université Concordia. 
  • Il est difficile pour les personnes atteintes d’une maladie qui limite l’espérance de vie de planifier leur avenir. Les cliniciens peuvent donner une estimation du temps qu’il reste à vivre à une personne, sans plus. Être plus précis est pourtant essentiel afin de pouvoir prendre les dispositions et les décisions nécessaires en matière de soins, notamment palliatifs. Voilà où les algorithmes prédictifs peuvent être utiles.
  • Les rêves et les cauchemars sont mystérieux, et nous n’avons pas fini d’en apprendre sur eux. Ils nettoient les pensées liées aux événements de la journée. Mais si nous avons une bonne compréhension des aspects thermorégulateurs, moléculaires et neuronaux des rêves, leurs aspects psychologiques et spirituels restent largement méconnus. 

À lire sur TC France et TC Afrique

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Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le chef des Nations Unies pour le climat, Simon Stiell, à gauche, en compagnie du président de la COP28, Sultan al-Jaber, et Hana Al-Hashimi, négociatrice en chef de la COP28 pour les Émirats arabes unis, à la fin du sommet, le 13 décembre 2023, à Dubaï. (AP Photo/Peter Dejong)

COP28 : un accord inédit, mais sans l’urgence d’agir

Alexandre Lillo, Université du Québec à Montréal (UQAM); Lynda Hubert Ta, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Nessan Akemakou, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Rachel Nadeau, Université Laval

La décision adoptée à Dubaï par la communauté internationale relève du compromis. C’est une COP qui a su éviter l’échec, sans pour autant annoncer des changements substantiels pour éviter le pire.

Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, assiste à une session plénière lors de la COP28, le 8 décembre 2023, à Dubaï, aux Émirats arabes unis. (AP Photo/Peter Dejong)

COP28 : voici les fondements scientifiques pour une élimination rapide des combustibles fossiles

H. Damon Matthews, Concordia University

Mais malgré des décennies de recherche et des milliards de dollars de financement du secteur public, la technologie de captage et stockage de dioxyde de carbone demeure coûteuse et inefficace.

Des soldats israéliens se trouvent près de la frontière de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le 11 décembre 2023. (AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Devrait-on envisager une administration transitoire pour Gaza ?

Julien Tourreille, Université du Québec à Montréal (UQAM); Charles-Philippe David, Université du Québec à Montréal (UQAM)

La meilleure solution - ou la moins mauvaise - pour résoudre le conflit israélo-palestinien passe par la mise en place d'une administration transitoire à Gaza. Voici comment cela pourrait fonctionner.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, présente Fady Dagher comme nouveau chef du Service de police de Montréal, le 24 novembre 2022. La Presse canadienne/Paul Chiasson

Projet Montréal continue d’augmenter le budget de son service de police. Voici pourquoi

Ted Rutland, Concordia University

Le Service de police de la Ville de Montréal s’apprête à dépasser son budget encore une fois cette année. Aucune autre grande ville du Canada ne permet de tels dépassements budgétaires.

Même pour un professionnel de la santé expérimenté, estimer l'espérance de vie d'un patient atteint d'une maladie grave est un défi. (Shutterstock)

Combien de temps vivra un être cher ? La réponse est difficile à entendre, mais ne pas savoir est encore pire

Lysanne Lessard, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Amy T. Hsu, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Peter Tanuseputro, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Sampath Bemgal, University of New Brunswick

Une prédiction précise de l’espérance de vie peut devancer la tenue de discussions sur les préférences et les souhaits de fin de vie, ainsi que la mise en place des soins palliatifs.

Il est très difficile d’étudier les rêves parce qu’on ne peut pas observer ce qui se passe quand les gens dorment. Pexel/Ron Lach

La science des rêves et des cauchemars : que se passe-t-il dans notre cerveau quand nous dormons ?

Drew Dawson, CQUniversity Australia; Madeline Sprajcer, CQUniversity Australia

Les rêves font fonctionner notre cerveau. Ils nettoient les pensées des événements de la journée. Ils peuvent même nous aider à imaginer ce qui est possible pendant nos heures de veille.

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