Les Québécois sont collectivement propriétaires de quelque quatre millions de plans d’eau, mais bien peu d’entre eux ont accès à leur trésor national. En effet, que ce soit pour nager, pêcher, pagayer ou canoter, les contraintes sont de plus en plus nombreuses avec la privatisation accélérée des berges, les frais élevés pour mouiller son embarcation ou l’exclusivité de certaines plages municipales.

La question n’est pas simple, écrivent François Brissette et Annie Poulin, de l’École de Technologie supérieure (ÉTS). Trois paliers gouvernementaux réglementent l’or bleu et les lois elles-mêmes sont en contradiction; oui le plan d’eau est public et appartient à tous. Mais pas les accès pour s’y rendre. Et les berges publiques, qui jouent un rôle crucial sur le plan environnemental, sont victimes du développement immobilier favorisé par les municipalités. Il y a cependant des solutions, estiment les deux auteurs. Parmi elles, aménager des zones riveraines beaucoup plus respectueuses de l’environnement, des parcs et des pistes cyclables autour des plans d’eau, limiter la densité du développement immobilier près des plans d’eau et contraindre les constructeurs à intégrer des accès riverains publics. «Le cadre réglementaire actuel doit être modifié afin que le droit d’usage soit soutenu par le droit d’accès. Or, toutes ces actions requièrent une volonté forte et beaucoup de courage politique…» 

Toujours dans le dossier de l’eau, que savons-nous exactement du rôle de la nouvelle institution créée récemment par le gouvernement fédéral, l’Agence canadienne de l’eau? Fort peu, écrit Alexandre Lillo, professeur à l’Université d’Ottawa. Son mandat n’est rien de moins que de faire face à une crise émergente de l’eau marquée par des inondations et sécheresses plus fréquentes et des problèmes de contamination de l’eau dans les communautés autochtones. «Plusieurs questions demeurent en suspens, notamment sur qui aura juridiction sur quoi.» Pourtant, la création de l'Agence canadienne de l'eau a beaucoup de potentiel pour protéger l’eau d’une manière unique. «Puisque tout est à construire, la porte est ouverte à l’innovation», dit Lillo, soulignant que le Canada a une occasion unique de devenir un chef de file international en la matière. 

À lire aussi:

• Plusieurs d’entre nous portent des couvre-visages fabriqués maison. Sont-ils vraiment efficaces? demande Simon Kolstoe, de l’Université de Portsmouth. On n’a guère le choix de les utiliser, en raison de la pénurie de masques de protection certifiés, réservés, à juste titre, au personnel soignant. Notre couvre-visage maison n’est pas conçu pour empêcher celui qui le porte d’attraper le virus (seul le N-95 peut le faire). «Mais même si son efficacité est variable, en moyenne, son port réduit la propagation du virus, au même titre que de se couvrir la bouche quand on tousse.» Cela dit, si vous voulez vraiment éviter d’attraper le virus, il vaut mieux fuir les endroits bondés, ne pas se toucher le visage, et se laver les mains fréquemment. 
• En attendant un vaccin, les recherches pour un traitement efficace contre la Covid-19 continuent à travers le monde. Manuel Rosa-Calatrava (Inserm) et son équipe viennent de démontrer un effet significatif d’une association de deux molécules (remdesivir et diltiazem) pour diminuer la charge virale de cellules infectées au coronavirus. Il faudra bien sûr confirmer ces résultats grâce à un essai clinique.

Bonne lecture !