Après avoir parcouru 468 millions de kilomètres dans l'espace depuis son décollage, en juillet 2020, du cap Canaveral en Floride, la mission Mars 2020 a largué avec succès le rover Perseverance à la surface de la planète Mars, hier après-midi. La Québécoise Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale à la NASA, fait partie de l’équipe composée d’une centaine de scientifiques et d’ingénieurs mobilisés au sol qui ont pris part au pilotage de l’engin. Son collègue Gabriel Pont, chef de ces opérations côté français, nous raconte comment ces équipes internationales se sont préparées.
Perseverance a atterrit dans le cratère Jezero, l’endroit le plus difficile jamais choisi pour poser une sonde martienne. Il abrite ce qui aurait été un ancien delta de rivière, un endroit idéal pour trouver des traces d’une possible ancienne vie microbienne sur Mars.
Car c’est cela que l’on cherche: la vie sur Mars. La sonde est bardée d’instruments de mesure pour identifier et collecter des échantillons. «On pourra bientôt commencer à se demander sérieusement: sommes-nous seuls dans l’univers?», écrit Samantha Rolfe, de l’Observatoire Bayfordbury, de l’Université du Hertfordshire. Que cherche le rover exactement, et que doit-il trouver pour nous convaincre qu’il y a de la vie ou qu’il y en a déjà eu? «Si une forme de vie existe, il s’agira probablement de microbes disparus» On a récemment découvert du méthane dans l’atmosphère de la planète. «On peut considérer que le méthane est une signature
biologique. Mais, comme il peut aussi être issu de processus géologiques, il ne constitue pas une preuve de vie.» Par contre, si rover découvre des molécules, cela nous rapprocherait, estime la chercheure, de la conclusion que la vie existe ou a existé sur Mars. «À moins qu’il ne s’agisse d’une contamination terrestre sur le rover, on pourrait être en présence des traces de vie extraterrestre.» Cela dit, tout ce travail dépend de notre compréhension très étroite de ce qu’est la vie, poursuit-elle. «Nous ne connaissons qu’un seul type de vie - celle qui existe sur Terre. Nos expériences recherchent la vie en nous fondant sur nos connaissances actuelles. Il est toutefois possible qu’il y ait une forme de vie qui dépasse notre vision actuelle, à base de silicium plutôt qu’à base de carbone, par exemple. Perseverance ne pourrait la détecter, même si elle proliférait sur Mars.»
À écouter:
Bonne lecture, et bonne écoute !
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Perseverance à l’œuvre.
NASA/JPL-Caltech
Samantha Rolfe, University of Hertfordshire
La présence de méthane dans l’atmosphère est un indice intéressant qui suggère que la vie pourrait exister sur Mars.
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Le FOCSE Mars 2020, centre de mission de l'instrument SuperCam au Centre spatial de Toulouse.
© CNES/DE PRADA Thierry, 2021
Gabriel Pont, Centre national d’études spatiales (CNES)
Entrez dans les coulisses du centre d'opérations français des rovers martiens.
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Le cratère Jezero.
NASA
Michel Cabane, Sorbonne Université
Voici le décor dans lequel le rover Perseverance va évoluer dans les prochaines années.
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À lire sur The Conversation France
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Elsa Couderc, La Conversation
Aller sur Mars est une opération à haut risque. On fait le point sur les défis et subtilités avec Laurence Lorda, du Centre National d’Études Spatiales.
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À lire en anglais sur The Conversation Canada
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Vinita Srivastava, La Conversation; Ibrahim Daair, La Conversation
Transcript of Don't Call Me Resilient, Episode 3.
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