Les Québécois doivent changer d'attitude face aux grands projets liés à la transition vers une économie axée sur des technologies à faible émission de GES,  a dit le premier ministre François Legault récemment, avec en tête l'usine de batteries Northvolt. A-il-il raison de rappeler ainsi à l’ordre la société québécoise? demande Jérôme Gosselin-Tapp, de l’Université Laval. Est-il moralement et politiquement problématique de s’opposer aux projets qui visent à contribuer à la transition énergétique mondiale? L’auteur en doute. «Les devoirs qu’entretiennent les collectivités locales à l’égard de la crise climatique n’invalident pas complètement leurs revendications légitimes. L’horizon moral et politique dans lequel s’inscrit la filière batterie devra tôt ou tard faire l’objet d’une véritable délibération publique au Québec.»

Voici un sujet fort peu connu, dont nous parle Samuel Ragot, de l’Université McGill: les conditions dans lesquelles travaillent les personnes ayant une déficience intellectuelle au Canada. Elles ont même attiré l’attention du Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage. Le nœud du problème: les plateaux de travail. C'est là que des personnes ayant une déficience intellectuelle sont rassemblées, fournissant une forme de travail sans être rémunérées ou en recevant un montant forfaitaire. Les différentes lois et normes du travail ne s’appliquent pas. L’objectif de ces plateaux était de former, dans un contexte protégé, des personnes très éloignées du marché du travail, explique l’auteur. «Toutefois, loin de favoriser l’inclusion en emploi, la participation qui était à la base temporaire devient bien souvent permanente, ce qui soulève des questions éthiques, politiques et sociales sur la pratique.»

À lire aussi:

• On n’a pas eu d’hiver! Ou si peu… L’emblématique patinoire sur l’étang du parc Lafontaine a été fermée tout l’hiver, et celle du Canal Rideau, à Ottawa, a été fonctionnelle… quatre jours. Le patinage extérieur, symbole de nos hivers, est victime du réchauffement planétaire, dont le Canada constate l’ampleur, même si le phénomène El Niño l’a sans doute accentué. «Pour préserver ce qu’il reste de la culture du patinage hivernal au Canada, nous devons redoubler d’efforts afin de réduire nos émissions de CO2 et de stabiliser les températures à l’échelle mondiale», écrit Damon Matthews, de l’Université Concordia.
• Cette hausse des températures au pays provoque de grands changements dans les conditions environnementales du golfe du Saint-Laurent, avec une modification des grands courants et la diminution de l’oxygène en profondeur. Si de nombreuses espèces en pâtissent, d’autres, comme le flétan de l’Atlantique, en profitent: il bat présentement des records d’abondance. Charlotte Gauthier, de l’UQAC, apporte un éclairage nouveau sur ce mystère, en s'intéressant notamment à de petites structures calcaires dans leur oreille interne qui favorisent leur migration.

À lire sur The Conversation France et The Conversation Afrique:

• Les mutations sont des modifications accidentelles de l’ADN. Elles sont considérées comme le terreau de l’évolution, en contribuant à accroître la diversité génétique des espèces. De nouvelles études permettent de décrire un lien beaucoup plus complexe qu’actuellement entre la croissance des plantes, leur vieillissement et le nombre de mutations, notamment héritables.
• En 2023, le cinquième de la population de l'Afrique subsaharienne n’était pas couvert par un réseau mobile d'au moins 3G. La Chine apparaît comme un partenaire clé pour développer les réseaux. Plusieurs pays africains dépendent d’ailleurs déjà de la Chine en tant que principal fournisseur de technologie et commanditaire de grands projets d'infrastructure numérique. Mais à quel prix?

Bonne lecture !

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