Nous poursuivons notre couverture de l’invasion tragique de l’Ukraine avec une incursion fascinante dans l’histoire millénaire que partagent les Russes, les Ukrainiens et les Biélorusses. Une histoire ponctuée de conflits, d’accalmies, d’annexions et de révoltes, explique l’historien Jean Lévesque, de l’Uqam, qui s’est envenimée depuis 2014 avec l’annexion de la Crimée. «Malgré les divisions historiques, linguistiques et politiques qui ont rendu la gouvernance de l’Ukraine délicate, voire périlleuse, écrit l’auteur, la Russie n’a jamais, avant 2014, remis en cause la souveraineté de l’Ukraine.» Elle le fait encore plus tragiquement aujourd’hui. Qu’en sera-t-il des relations historiques entre les deux peuples? «L’invasion actuelle peut jouer un rôle tragique de catalyseur de l’identité ukrainienne.»

En réaction à l’invasion de l’Ukraine, les pays occidentaux ont mis en place, rapidement, une série de sanctions économiques contre la Russie, ses banques et ses oligarques. Gel des avoirs à l’étranger, entraves aux transactions financières, embargos sur certains produits ciblés, le but des sanctions est clair, écrit Florian Mayneris, de l’ESG-Uqam : asphyxier l’économie russe afin de mettre la pression sur Vladimir Poutine et de l’empêcher de financer son effort de guerre. Est-ce que ça fonctionne? «Les sanctions actuelles ont des impacts évidents sur l’économie russe. Mais des mesures plus draconiennes concernant les ventes russes d’hydrocarbures sont nécessaires pour espérer porter un coup d’arrêt aux velléités expansionnistes de Vladimir Poutine.»

Le 28 février, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a rendu public un rapport résumant les effets et les risques les plus à jour découlant du réchauffement climatique. Thomas Burelli, de l’Université d’Ottawa, qui a lui-même assisté à la COP26, en novembre, apporte un éclairage sur les principales conclusions qui en émanent. Sans surprise, ces constats sont accablants et très alarmants. «Les données scientifiques démontrent que le réchauffement climatique provoque des événements extrêmes plus intenses et de manière plus fréquente», écrit le chercheur. Heureusement, le GIEC propose également plusieurs avenues de transition. Mais il faut agir très rapidement.

À lire aussi:

  • L’industrie du bien-être promeut auprès des femmes la croissance personnelle, le soin de soi, la forme physique et la saine alimentation. Kate Seers, de l’Université Charles Sturt, examine de plus près cette industrie de 4,4 trillions de dollars US  «qui fait abstraction des problèmes structurels qui minent le réel bien-être des femmes et qui ne peuvent être résolus en buvant un latte au curcuma ou en tentant de #vivresameilleurevie.» L’inégalité n’a pas été créée par une seule personne et ne sera pas résolue par une seule personne, écrit l’auteure. «Laissez votre colère plutôt que votre béatitude vous guider, et dénoncez les injustices chaque fois que vous le pouvez.»

À écouter:

  • Bien des gens doivent attendre des mois, voire des années, avant qu’un tribunal leur donne -ou pas- un statut d’immigrant ou de réfugié. L’expérience -parfois passée en détention- est souvent profondément traumatisante, analyse-t-on dans le dernier épisode du podcast «The Conversation Weekly». Et alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie pousse plus de deux millions de personnes à fuir le pays, un sociologue de l'histoire de la Russie explique l’utilisation de ces réfugiés comme outils géopolitiques. Vous pourrez aussi m’entendre parler de l’excellent article de Louise Champoux-Paillé, publié à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.  

Bonne écoute, et bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le monument de Volodymyr le Grand, érigé en 1853, à Kiev. Volodymyr était un chef de guerre qui est devenu le premier souverain russe à se convertir au christianisme à la fin des années 900. Une statue similaire a été érigée à Moscou en 2016 pour contrer celle de l'Ukraine. Shutterstock

Ukraine-Russie : une histoire commune et conflictuelle, des avenirs incertains

Jean Lévesque, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Malgré une origine commune, Russie et Ukraine ont connu une histoire conflictuelle qui s’est envenimée depuis 2014. L’invasion russe peut jouer un rôle tragique de catalyseur de l’identité ukrainienne.

Une femme passe devant une boutique Dior fermée, à l'intérieur du grand magasin GUM, à Moscou, le 9 mars 2022. Les sanctions touchent tous les secteurs de la vie économique. (AP Photo)

Les sanctions économiques contre la Russie, c’est bien, mais cesser d’acheter son pétrole, ça serait mieux

Florian Mayneris, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Les sanctions économiques imposées à la Russie ont des impacts évidents. Mais des mesures plus draconiennes sur les ventes d’hydrocarbures sont nécessaires pour espérer porter un coup fatal au régime.

La température de la planète a déjà augmenté de 1,09 degré Celsius depuis les niveaux préindustriels. (Shutterstock)

Nouveau rapport du GIEC : toujours plus documenté, plus précis et plus alarmant

Thomas Burelli, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), rendu public le 28 février dernier, fait état de conclusions alarmantes liées aux changements climatiques.

L'industrie du bien-être laisse croire aux femmes qu'elles peuvent contrôler leur vie, leur corps et leur état d'esprit. Mais elle dissimule les vrais injustices auxquelles elles font face. Shutterstock

L’industrie du bien-être n'est pas du côté des femmes. Elle nous détourne de ce qui nous fait réellement souffrir

Kate Seers, Charles Sturt University; Rachel Hogg, Charles Sturt University

Le yoga, la méditation et #vivresameilleurevie peuvent sembler stimulants. Mais l’industrie du bien-être fait abstraction des problèmes structurels qui minent le réel bien-être des femmes.

Ukraine : à lire sur The Conversation France

À écouter

À lire en anglais sur The Conversation Canada

  • The Russian economy is headed for collapse

    Eric Werker, Simon Fraser University

    With Russia’s “great power status” tied closely to economic power, the country’s crumbling economy is putting Putin’s claims to legitimacy at risk.

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