La loi 96 a finalement été adoptée, tandis que François Legault poursuit sa campagne de peur contre l’immigration, principale menace au français au Québec, selon lui. Il a même qualifié «d’anecdotique» le fait (cité en exemple par l’opposition) que le député libéral de Laval-des-Rapides, Saul Polo, parle espagnol à la maison, mais travaille et échange en français dans l’espace public.

Ça n’est justement pas anecdotique, c’est la réalité du Québec d’aujourd’hui, explique le sociolinguiste Calvin Veltman, de l’UQAM. Ses analyses des données du recensement canadien contredisent celles qu’on lit ces temps-ci, mal adaptées, selon lui, à la réalité sociolinguistique des minorités québécoises. «Il y a surestimation des langues allophones et par le fait même, sous-estimation des francophones.» Selon ses calculs, le français est en bien meilleure situation en 2016 qu’en 1971, c’est-à-dire avant l’adoption de la Loi 101, bien qu’en léger recul depuis 2001: son indice qui mesure la part du français et de l’anglais est en baisse de 87,8 %… à 87,0 %. Sans grande surprise, l’unilinguisme francophone décroît, tout comme l’anglophone. Le Québec devient davantage bilingue, et les forces du marché du travail n’y sont sûrement pas étrangères. La loi 96, selon l’auteur, n’y changera rien. 

Il fallait écouter la science, durant la pandémie, et celle-ci était invoquée à chaque nouvelle mesure sanitaire mise en place par le gouvernement, même les plus contestables, comme le couvre-feu. Or, le cycle de vie de la science «est par essence basé sur la soumission d’un élément à la possibilité d’une réfutation», explique Marco Romagnoli, doctorant en ethnologie à l’Université Laval. «Une théorie scientifique n’est pas une «vérité», mais une «approximation de la vérité» au regard de l’état actuel des connaissances sur le sujet», écrit-il. Avons-nous manqué de sens critique durant ces deux dernières années? Peut-être, mais il était bien difficile de remettre en question certains dogmes sans se faire taxer d’ennemis du bien commun.

Doug Ford a accru sa majorité lors des élections ontariennes, jeudi. Jonathan Malloy, de l'Université Carleton, examine comment le premier ministre a réussi à devenir le type de leader que les Ontariens préfèrent depuis longtemps : fiable, stable, souple - les qualités qui ont aidé lson parti à se maintenir au pouvoir pendant la majeure partie du 20e siècle. «Il y a bien quelque chose de distinct dans la culture politique ontarienne, et les Progressistes-conservateurs de Doug Ford l’ont bien saisi.»

On croit depuis des décennies que la maladie d’Alzheimer est due à l’accumulation de dépôts de protéines, ou plaques, appelées bêta-amyloïdes. En général, explique Vicky Jones, de l’Université du Lancashire central, on s’entend pour dire que ce phénomène cause des dommages aux cellules nerveuses du cerveau. Mais est-ce cela qui cause la démence? Alors que les médicaments destinés à stopper l’agglutination de ces protéines s’avèrent inefficaces pour traiter la démence, les scientifiques n’en sont plus certains. 

À lire aussi:

• Comment analyser les graves incidents qui se sont déroulés au Stade de France avant la finale de la Ligue des Champions? Des supporters de l’équipe de Liverpool, malmenés, ont crié au scandale. Alors que tout le monde se rejette la responsabilité du chaos, qui survient deux ans avant les JO de Paris, Dominique Bodin, de l’UPEC, et Luc Robène, de l’Université de Bordeaux, expliquent que ces problèmes ne datent pas d’hier et que l’on n’a pas su bien anticiper la situation.

À écouter:

• Dans ce nouvel épisode du podcast «Don’t Call Me Resilient», produit par TC Canada, on explore comment TikTok aide ses utilisateurs à construire des communautés fortes.
• Du côté du podcast «Objets cultes», produit par TC France, Pascal Lardellier, de l’Université de Bourgogne, s’attarde à notre obsession du chargeur à batterie, objet essentiel au bon  fonctionnement de nos appareils électroniques… 

Bonne écoute, et bonne lecture !

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