C’est l’Halloween, et petits et grands aiment se faire des peurs. L’une de ces frayeurs est la possible réélection de Donald Trump mardi. Peu probable, mais possible, oui, en raison d’un phénomène : «les Américains sont des électeurs conservateurs en ce sens qu'ils n'aiment pas le changement», écrit Thomas Klassen, de l’Université York.

Hormis George H. W. Bush et Jimmy Carter, tous les autres présidents de l’histoire ont été élus lorsqu’ils se sont représentés. «Non seulement les présidents qui se portent candidat à la réélection gagnent presque toujours, mais ils gagnent avec une forte majorité.» Cela peut s'expliquer, dit-il, par le pouvoir limité des présidents. Contrairement au tout-puissant premier ministre canadien, le président américain ne dirige que la branche du gouvernement responsable de la mise en œuvre ou de l'exécution des décisions prises par les législateurs au Congrès. «Bien qu'ils puissent se vanter de leurs objectifs et de leurs réalisations, leur capacité à susciter des changements politiques est très limitée.» Il y a aussi le fait que les présidents sont confrontés à une limite de deux mandats. «Les Américains aux urnes ont toujours adopté l’adage suivant: mieux vaut un mal connu qu’un bien qui reste à connaître. La question est de savoir si ce sera toujours le cas la semaine prochaine…» 

Toujours aux États-Unis, le mouvement de révolte des Afro-Américains, Black Lives Matter, s’est exprimé à travers des manifestations massives, mais aussi dans les «memes», ces courts sketchs, chansons ou images trafiqués abondamment partagés sur les médias sociaux. Même s’il se veut drôle, le «meme» peut servir de commentaire social et politique, explique Hervé Saint-Louis, de l’Université du Québec à Chicoutimi, et c’est le cas pour tous ceux inspirés de l’arrestation de Johnniqua Charles, une sans-abri de Caroline du Sud. Menottée, elle a dansé et chanté au policier, en répétant «tu vas perdre ta job». Son rap improvisé lors de son arrestation allait devenir l’hymne de plusieurs manifestations anti violence policière aux États-Unis. «La réponse des plus démunis aux injustices se transforme ainsi bien souvent en «memes». Ceux-ci traversent les frontières culturelles et les classes sociales.» Le rap de Johnniqua Charles a lancé un mouvement basé sur le mot-clic #YouAbouttoLoseYoJob. Plusieurs, comme le candidat au Congrès américain Hakeem Jeffries, utilisent maintenant le «meme» pour avertir le président Trump qu’il perdra bientôt son poste. 

Plusieurs cas dans le monde de réinfection à la Covid-19 ont été signalés, laissant penser que les anticorps développés ne subsistent pas si longtemps. Doit-on s’en inquiéter? Pas vraiment, explique Sheena Cruickshank, de l’Université de Manchester, qui explique comment fonctionnent les anticorps et ce qu’ils nous apprennent sur l’immunité. Ainsi, la quantité d’anticorps dans le sang diminue avec le temps — ce qui ne signifie pas forcément qu’on n’a plus de protection. «Certaines cellules éduquées restent présentes, comme les lymphocytes B mémoire qui peuvent produire rapidement de nouveaux anticorps lorsque nécessaire.» C’est ce qui s’est produit avec les précédents SRAS. On peut donc être optimisme quant à la possibilité d’obtenir une protection durable contre la Covid-19. Surtout, écrit-elle, cela ne remet pas du tout en cause l’efficacité des futurs vaccins. Ces derniers utiliseront les morceaux de l’agent pathogène qui sont les meilleures cibles pour engendrer une meilleure réponse mémoire. «Pour l’instant, il n’y a pas de quoi s’inquiéter outre mesure. La Covid-19 est un casse-tête géant qu’on est en train de résoudre progressivement. Chaque pièce que l’on place contribue à accroître les connaissances et la capacité de vaincre cette infection.» 

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Donald Trump pourrait-il encore l'emporter? L'histoire nous montre que c'est possible. Le président brandit le poing après avoir pris la parole lors d'une assemblée de campagne à l'aéroport de Phoenix Goodyear le 28 octobre 2020, en Arizona. AP Photo/Ross D. Franklin

Pourquoi Trump a des chances d’être réélu malgré les sondages

Thomas Klassen, York University, Canada

Les Américains aux urnes ont historiquement adopté l’adage : mieux vaut un mal connu qu’un bien qui reste à connaître. Cela annonce-t-il un deuxième mandat pour Trump ?

Manifestation contre le racisme en souvenir de George Floyd le 7 juin 2020, à Rome, en Italie. Un homme brandit une pancarte disant « I can’t breathe » (Je ne peux pas respirer). Cette phrase est devenu emblématique de la lutte des Noirs contre la violence policière. shutterstock

Le « meme », une arme de résistance pour les Afro-Américains

Hervé Saint-Louis, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)

Il y a plusieurs moyens de résistance utilisés par la population noire et ses alliés, dont les manifestations, mais le « meme » semble en voie de devenir l’arme la plus efficace.

Des gens portent des masques en marchant dans une rue de Montréal, le 24 octobre. La Presse Canadienne/Graham Hughes

Doit-on inquiéter du fait que les anticorps contre la Covid disparaissent avec le temps ? Pas vraiment

Sheena Cruickshank, University of Manchester

Les niveaux d’anticorps diminuent naturellement – la question clé est de savoir si les personnes infectées maintiennent des niveaux adéquats de cellules T et de cellules B.

Des élèves, le 16 octobre 2012, dans une classe de l'Institut européen des sciences humaines (IESH) à Saint-Leger-de-Fougeret, dans le centre de la France. Jeff Pachoud/AFP

La violence terroriste au nom du prophète : ce que les jeunes Français musulmans en pensent vraiment

Vincent Geisser, Aix-Marseille Université (AMU); Youssef Nouiouar, Université Paul Valéry – Montpellier III

La socialisation religieuse des jeunes musulmans français peut-elle éclairer le passage à l’acte terroriste ? Résultats d’une enquête inédite.

En anglais sur The Conversation Canada